Dans son bilan d’activité 2024 pour l’océan Indien, l’Agence Française de Développement (AFD) confirme son engagement en Union des Comores, l’un des 19 pays prioritaires de l’aide française. Avec 23 millions d’euros engagés et 28 millions versés, l’année 2024 témoigne d’un soutien maintenu mais encore modeste au regard des défis structurels du pays.
Une relation historique renforcée par le Plan France-Comores
Depuis les années 1960, l’AFD accompagne les Comores dans leurs efforts de développement. La signature en 2019 du Plan de Développement France-Comores (PDFC) a permis d’accélérer cette coopération. En cumul, 243 millions d’euros ont été mobilisés jusqu’à fin 2024, avec une moyenne de 15 millions d’euros versés par an.
Les secteurs prioritaires : santé, éducation, eau et emploi
En 2024, les engagements de l’AFD se sont concentrés sur des domaines fondamentaux :
- Santé : 7 M€
- Éducation, formation et emploi : 5 M€
- Secteur productif : 4 M€
- Eau et assainissement : 1 M€
Ces investissements visent à renforcer l’accès aux services essentiels, améliorer les compétences locales et soutenir l’économie réelle.
Des défis de mise en œuvre persistants
La nature des projets financés implique des délais de réalisation de 5 à 8 ans, rendant les progrès parfois peu visibles à court terme. Les capacités administratives locales, la lenteur des procédures et les fragilités institutionnelles restent des obstacles à l’exécution rapide des engagements.
Un appui climatique en préparation
Dans le cadre du programme AdaptAction, l’AFD a également engagé une étude de faisabilité pour un programme de lutte contre les inondations à Grande Comore et Anjouan, avec un financement de 435 000 euros. Cette initiative marque une volonté d’anticiper les impacts du changement climatique, qui frappe durement l’archipel.
Une dynamique régionale à exploiter
Malgré son statut de pays prioritaire, les Comores restent à la marge des grands projets régionaux de l’AFD, largement dominés par La Réunion, Maurice ou Madagascar. Sur les 453 M€ engagés dans la zone océan Indien en 2024, la part comorienne reste faible. L’enjeu des prochaines années sera donc d’intégrer davantage l’archipel dans les dynamiques de coopération régionale, notamment avec le soutien de la Commission de l’océan Indien.
Le bilan 2024 de l’AFD aux Comores révèle une coopération solide mais encore sous-exploitée. Si les domaines d’intervention sont pertinents et alignés sur les priorités du pays, le volume des engagements et la lenteur de leur exécution interrogent. L’année 2025 pourrait être décisive pour redonner de l’élan à ce partenariat, à condition de lever les obstacles administratifs et de renforcer l’efficacité des projets sur le terrain.
ANTUF Chaharane


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