La Société comorienne des ports (SCP) a récemment annoncé la levée de la suspension des opérations de débarquement et d’embarquement de passagers au port de Mutsamudu, y compris ceux en provenance de Mayotte pour « séjour irrégulier ». Cette décision, qui a été saluée comme une étape importante pour la sécurité des installations portuaires, est assortie d’une nouvelle exigence : l’identification formelle de tous les passagers, y compris les refoulés de Mayotte, « conformément aux normes édictées par le Code international relatif à la sécurité des navires et des installations portuaires » (ISPS).
Le directeur général de la SCP, Mohamed Saïd Salim Dahalane, a souligné lors d’une conférence de presse que cette condition était désormais obligatoire pour toutes les liaisons maritimes, y compris celles en provenance de Mayotte. Cette mesure vise à renforcer la sécurité des ports et des installations portuaires, mais elle peut avoir des conséquences importantes pour les refoulés de Mayotte, qui jusqu’à présent étaient autorisés à débarquer sans carte d’identité ni passeport.
En effet, l’opération « Wuambushu », qui vise à reconduire à Anjouan les personnes refoulées de Mayotte, devra désormais se conformer à cette nouvelle exigence. Cette mesure pourrait entraîner le refoulement de nombreux passagers sans pièce d’identité appropriée. D’ailleurs, quelques heures après l’annonce de cette nouvelle exigence, la compagnie Sgtm Maria Galanta, qui transporte régulièrement ces refoulés, a annoncé la suspension de sa desserte dans les îles jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision de la SCP est un pas en avant pour la sécurité des installations portuaires, mais elle soulève des questions importantes sur les conséquences pour les refoulés de Mayotte. Les autorités comoriennes doivent trouver des solutions pour garantir la sécurité des ports tout en préservant les droits des passagers sans pièce d’identité appropriée.
Soibah Said, journaliste comoresinfos
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