Le manque d’enseignants du primaire plonge l’île de Mwali dans une situation alarmante, où des centaines d’enfants ne peuvent être correctement accueillis dans les écoles publiques. L’exemple le plus frappant se trouve à Hamavuna, où seulement trois instituteurs tentent d’enseigner à 310 élèves, répartis en 11 divisions.
Hamavuna, symbole d’un système sous pression
À l’École primaire publique de Hamavuna, les chiffres sont implacables : trois enseignants pour 310 enfants. Une équation intenable, qui oblige le directeur à composer avec des classes surchargées, des divisions improvisées et des conditions de sécurité précaires.
Située à quelques mètres de la mer, l’école ne dispose même pas d’une clôture pour protéger les élèves. « Parfois, des enfants tentent de s’approcher du rivage en se cachant », déplore le directeur.
Malgré une légère baisse d’effectifs cette année, la crise reste entière. Hamavuna est loin d’être un cas isolé : toute l’île en souffre.
Des classes fusionnées et des écoles délabrées
À Wanani, dans la région de Djando, les niveaux EP1 et EP2 ont dû être fusionnés. Plus de 60 enfants de 4 à 6 ans se retrouvent ainsi entassés dans une seule salle, suivis par un seul instituteur.
L’école accueille 612 élèves répartis en 18 divisions, dans des bâtiments délabrés, sans clôture et parfois même sans toiture. À chaque forte pluie, les cours doivent être interrompus.
À Ndrondroni, dans la région de Mledjele, la situation est tout aussi critique : 735 élèves, 22 divisions pour seulement 11 salles, et quatre enseignants manquants. Une salle abandonnée a été réhabilitée en urgence pour limiter la surpopulation.
Un déficit de 18 enseignants sur toute l’île
Selon la direction de l’enseignement primaire de Mwali, il manque actuellement 18 instituteurs dans les 26 écoles de l’île, réparties entre les centres pédagogiques de Moimbassa, Djando et Mledjele.
La priorité est claire : recruter d’urgence pour éviter que la situation ne se détériore davantage.
« Des écoles pilotes autrefois… aujourd’hui oubliées »
Un ancien instituteur à la retraite, qui préfère garder l’anonymat, regrette que les problèmes du secteur soient minimisés.
Il rappelle que certaines écoles étaient autrefois considérées comme des établissements pilotes. Aujourd’hui, elles sont délaissées, confrontées à des besoins pourtant élémentaires.
Il suggère notamment de recruter officiellement les bénévoles déjà actifs dans les écoles pour combler rapidement la pénurie d’enseignants.
ANTUF Chaharane


Réagissez à cet article