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L’université des Comores, véritable terreau

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L’université des Comores, véritable terreau
L’université des Comores, véritable terreau

L’université des Comores, véritable terreau

Je ne suis pas de ceux qui sucrent leurs paroles pour saluer la faiblesse que connaît la jeune université des Comores. Je ne suis pas de ceux qui se contentent de dire que l’université des Comores nage dans la paresse. Je ne suis pas non plus de ceux qui contrent l’arrivée de l’université des Comores.

En effet, au moment où notre pays est en crise économique, sociale, éducative et morale, l’université des Comores est un enjeu central.

Dans une société « divisée », victime de toutes sortes de régionalisme encore mal exploité, la culture née de l’existence de l’université des Comores fait le lien avec le passé et entre les générations. Cette culture se résume à un élément d’ouverture. Elle ouvre le cœur et la raison à l’autre. Elle renforce la solidarité et la fraternité. Aujourd’hui, certains sortants d’anciennes écoles des Comores s’y croisent et se réjouissent de touchantes retrouvailles. C’est un nouveau souffle  pour notre université dont nous profitons tous.

La création d’une telle institution est une considération de premier plan lorsqu’un pays comme les Comores, quel qu’il soit, aspire à l’excellence de son système éducatif. Aujourd’hui, on sent qu’elle a très à cœur d’offrir un enseignement fiable dont les résultats sont sous nos yeux, notamment en ce qui concerne ses diplômés qui ont pu aller plus haut et qui enfin exercent partout dans le monde comme professeurs, journalistes, écrivains publics, juristes pour ne citer qu’eux.

Étant personnellement parmi les premiers diplômés de cette jeune université, j’affirme sans aucune retenue que cette institution grandit en valeur et en importance. Non seulement qu’elle passe pour une phase qui éclaire la route de mes connaissances mais aussi elle participe à la construction de mon destin. Nous sommes d’ailleurs nombreux à avoir grandi en l’intégrant, cette université  où  nous avons appris une à une les disciplines dont chacune d’elle fait évoluer, progresser, il faut le dire,  notre sens de responsabilité professionnelle.

 

Ce serait une erreur humaine d’oublier qu’avant la naissance de l’université des Comores, chaque parent se trouvait dans l’obligation, en dépit de son attachement à son enfant, ses moyens financiers, d’envoyer son enfant dans un des pays quelconques pour poursuivre ses études supérieures. Nous, élèves, il nous est toujours pénible de quitter nos chers parents,  notre cher pays, nos repères, nos proches. L’inquiétude d’effectuer un tel voyage grandissait et se lisait autant dans les yeux des parents que ceux des élèves. Aujourd’hui, cette inquiétude touche, me semble-t-il, à sa fin grâce à l’arrivée de l’université des Comores dont la date de l’ouverture (2003) n’est autre qu’une mesure humaine, symbolique et de solidarité évidente. Il m’a semblé important de faire ce rappel, notamment pour les étudiants et les parents car connaître le passé, c’est comprendre le présent pour mieux envisager l’avenir.

 

Il serait injuste de sous-estimer l’université des Comores et vouloir qu’elle soit, en l’espace de  dix ans, superposable à celle de la Sorbonne. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour l’instant, l’université des Comores retient un rythme normal. Elle ne nourrit pas de sérieuses inquiétudes pour assumer un enseignement de qualité pouvant répondre aux attentes de ses étudiants. Ainsi, notre jeune université a réussi à signer un accord de partenariat avec certaines universités françaises pour que ses étudiants puissent intégrer les établissements supérieurs de ce pays sans contrainte aucune. La validation de leurs dossiers de candidatures par toutes les universités françaises en est une parfaite illustration. Je précise que cette chance n’est pas offerte à tous les étudiants africains sortant de certaines grandes universités africaines.

Je profite de cette bonne image qu’a l’université des Comores en France pour rappeler que l’échec scolaire que subissent les étudiants comoriens en France ne s’explique pas par une faiblesse de l’ enseignement dispensé à l’université des Comores mais dû surtout à des raisons d’ordre social, culturel, économique voire personnel. En termes très clairs, la grande partie de cet échec ne vient pas de l’université des Comores dont les professeurs s’attellent à améliorer les acquis de leurs étudiants dont les programmes de l’enseignement sont inspirés de ceux des universités françaises.

   Abdou Djohar, auteur de « Douleur et nostalgie »


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