
La Société Générale de Transport Maritime (SGTM), familièrement appelée Maria Galanta, a déversé au port de Mutsamudu son deuxième lot de passagers venus de Mayotte, le soir du vendredi 14 août. 92 personnes en tout, dont 72 « clandestins » et 20 passagers ordinaires. Le premier lot, depuis la reprise des reconduites, était arrivée une semaine avant. Ils étaient 57 « clandestins » et 17 passages ordinaires. Le prochain serait attendu le lundi 17 août.
Pourtant, suspendues pour cause de Covid-19 depuis le 19 mars dernier, les liaisons aériennes et maritimes entre Mayotte et les autres îles indépendantes des Comores (comme avec les pays étrangers) n’ont pas encore officiellement repris. Et si le premier voyage avait été autorisé par une dérogation spéciale du ministère des Transports, le second s’est fait sans.
Les autorités comoriennes, habituées à fouler au pied les lois qu’elles ont elles-mêmes décrétées, ont donc décidé de laisser entrer des passagers venus de Mayotte sans au préalable prendre la peine de lever la suspension des liaisons avec cette île. Mais il y a encore plus grave : alors que cette suspension a été motivée par le souci de préserver les trois autres îles des cas de Covid-19 importés, les 166 personnes arrivées de Mayotte par les deux voyages de Maria Galanta n’ont été soumises à aucun test de dépistage du coronavirus, ni au port de Mutsamudu, ni dehors ! Et pourtant, le premier jour, la coordination insulaire contre la Covid-19 avait prévu de tester l’ensemble des passagers une fois arrivés, mais à l’approche du bateau, presqu’à la tombée du soir, ses responsables ont « reçu l’ordre d’en haut de ne pas intervenir », et de « laisser les passagers partir », d’après une source interne, visiblement très contrariée.
Les autorités nationales ont en effet tout mis en œuvre, jusqu’à présent, pour tenir secrète cette reprise des reconduites. Pourquoi ? Difficile de le savoir. D’ailleurs, les bateaux arrivent tard dans la soirée (vers 22 heures), et les passagers n’empruntent plus la sortie habituelle, mais un chemin désaffecté, situé derrière la clôture du port, du côté de la place Dodin. Et le tout, sous haute surveillance militaire.
J.L/Canal Anjouan 👉https://canalanjouan.wordpress.com/2020/08/16/liaisons-mayotte-comores-independantes-reprise-des-reconduites-en-sourdine-et-sans-depistage-des-passagers/
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