
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a suscité l’indignation des habitants de Moroni, la capitale des Comores. On y voit un camion-citerne garé sur la place de Badjanani, en plein centre-ville, à proximité de la médina et de la Grande Mosquée historique. Ce camion ne fait pas partie d’un programme de l’État ou de la société nationale de distribution d’eau, la SONEDE. Il s’agit d’une initiative du PNUD, qui intervient pour pallier une crise persistante d’accès à l’eau potable.
Dans cette scène, l’eau est transvasée depuis le camion vers de petits bidons bleus, puis redistribuée aux habitants, qui attendent leur tour pour obtenir quelques seaux. Cette image, bien qu’ordinaire pour les habitants, prend une dimension alarmante lorsqu’elle est filmée et partagée. Elle illustre une situation digne d’un pays en guerre ou dépourvu de toute infrastructure de distribution d’eau potable. Chaque foyer a droit à deux ou trois seaux, un rationnement indigne d’une capitale du XXIe siècle.
Il y a quelques semaines pourtant, la SONEDE annonçait en grande pompe la reprise de la distribution d’eau dans certains quartiers de Moroni, notamment à Badjanani. Mais à peine une semaine plus tard, la société déclarait que le moteur censé pomper l’eau vers les maisons était en panne.
Face à cette défaillance des services publics, c’est donc le PNUD qui vient en aide à la population. La question se pose alors : Moroni est-elle aujourd’hui en crise humanitaire ? Comment expliquer qu’en 2025, la capitale comorienne dépende d’organisations internationales pour fournir une ressource aussi essentielle que l’eau ? Pendant ce temps, les habitants continuent d’attendre, bidons en main, dépendants d’une aide extérieure pour assurer leur survie quotidienne.
ANTUF Chaharane
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