
Le président du Conseil national transition, un organe qui se veut un gouvernement parallèle suite aux élections controversées du 24 mars 2019, est sorti de sa tanière après près de trois mois de cavale. Accusé de trouble à l’ordre public, incitation à la violence et d’incitation à la rébellion, ces charges qui pèsent sur l’ancien gouverneur de Ngazidja ne sont pas abandonnées, selon en tout cas le parquet de Moroni.
L’hypothèse d’un deal entre le président du CNT et les autorités est de plus en plus probable. Alors qu’il est revenu de sa cavale de trois mois, celui qui est poursuivi pour trouble à l’ordre public, incitation à la violence et d’incitation à la rébellion n’est plus inquiété par la justice qui assure, pourtant, n’avoir pas abandonné les charges. « Mouigni Baraka a des stratagèmes qui font que nous ne pouvons pas aller l’arrêter comme ça », explique le procureur de la République, Mohamed Abdou, au cours d’un entretien exclusif accordé à La Gazette des Comores.
Pour le parquetier, le fait que Mouigni Baraka se mêle à une foule importante empêcherait les forces publiques de procéder à son interpellation, « au risque de mettre d’autres personnes en danger ». Une allusion à la présence de l’ancien locataire de Mrodjou à une cérémonie religieuse, dimanche 27 septembre dans son fief de Ntsudjuni, au vu et au su de tout le monde. « Nous n’allons pas tomber dans son piège », se veut prudent le parquetier.
Pour rappel, l’opposant Mouigni Baraka avait pris la poudre d’escampette depuis le 6 juillet dernier. Il avait organisé à Ntsudjini un rassemblement à l’occasion de la fête nationale, chose qui était interdite par la préfecture. Son retour suscite autant d’interrogations, surtout au sein de l’opposition, minée par des querelles intestines de leadership. « En tant que commissaire du gouvernement (auprès de la Cour de sureté de l’État, Ndlr), je ferai tout ce qui en mon pouvoir pour mettre la main sur Mouigni Baraka », déclare nôtre interlocuteur, lequel fait savoir que le président du CNT est également impliqué dans l’affaire de la tentative d’attentat à la dynamite contre l’avion du chef de l’État, en avril dernier à Anjouan.
Andjouza Abouheir / LGDC
C’est un non évenelment.PAS DE COMMENTAIRES.