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Le groupe Wagner annonce son retrait du Mali après plus de trois ans de présence

 

Le groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé ce vendredi son retrait du Mali, mettant fin à plus de trois années d’une présence militaire controversée. Officiellement, le groupe affirme avoir « accompli sa mission ». Pourtant, ce départ soudain ressemble davantage à un désengagement contraint, sur fond de défaites militaires, de scandales humanitaires, et d’impopularité croissante.

 

Selon des sources diplomatiques et sécuritaires confirmées à l’AFP, les mercenaires de Wagner seront réintégrés dans une nouvelle structure russe, l’Africa Corps, chargée de poursuivre leur mission sous une autre bannière. Cette mutation marque une simple reconfiguration de la stratégie russe au Sahel, sans remise en question profonde.

Wagner quitte le Mali dans un climat marqué par plusieurs revers militaires majeurs. En juillet 2024, à Tinzaouaten, les forces russes, alliées aux Forces armées maliennes (FAMa), ont été défaites par les rebelles touaregs du Cadre stratégique permanent (CSP). Le bilan est lourd : 84 mercenaires russes et 47 soldats maliens tués. Plus récemment, le 2 juin 2025, une attaque du groupe jihadiste JNIM à Tombouctou a coûté la vie à une trentaine, voire une soixantaine, de combattants russes.

Ces revers militaires s’ajoutent à une série d’échecs opérationnels. L’opération « Vengeance », lancée en octobre 2024 pour reprendre Tinzaouaten, s’est transformée en fiasco : après plusieurs jours d’errance dans le désert, les forces russo-maliennes ont rebroussé chemin sans même engager le combat. Cette incapacité stratégique a profondément entaché l’image de Wagner dans la région.

La réputation du groupe a été également ternie par des violations graves des droits humains, notamment le massacre de Moura en mars 2022. Lors de cette opération conjointe avec l’armée malienne, plus de 500 civils auraient été tués, selon plusieurs ONG et rapports indépendants. Cette tragédie a marqué un tournant dans le rejet populaire de la présence russe.

Sur le terrain, la coopération avec l’armée malienne a été rendue difficile par un climat de méfiance et de mépris. Des messages internes publiés sur Telegram ont révélé le regard condescendant que portaient certains membres de Wagner sur leurs homologues maliens, jugés « peu professionnels ». Cette tension constante a affecté la coordination et l’efficacité des opérations communes.

Au fil des mois, Wagner a également perdu toute légitimité aux yeux des populations locales. Loin de sécuriser les territoires, sa présence a souvent été perçue comme une occupation brutale, doublée d’une volonté d’exploiter les ressources minières du pays. Cette perception a contribué à renforcer l’attractivité des groupes armés jihadistes, qui ont profité du ressentiment pour intensifier leur recrutement.

Malgré les sommes colossales dépensées  environ 10 millions de dollars par mois  l’impact de Wagner sur la sécurité au Mali reste très limité. Le rapport coût-efficacité est jugé désastreux par de nombreux analystes et diplomates.

La présence du groupe a aussi eu des répercussions diplomatiques négatives. Elle a dégradé les relations entre le Mali et plusieurs de ses voisins, notamment l’Algérie, inquiète de la présence de mercenaires russes à proximité de ses frontières. Elle a également contribué à isoler le pays sur la scène internationale.

Politiquement, la collaboration avec Wagner a servi les intérêts de la junte au pouvoir, consolidant son autorité au détriment de la transition démocratique. En militarisant davantage le régime, cette alliance a retardé les réformes nécessaires à un retour à un gouvernement civil.

Aujourd’hui, malgré le retrait annoncé, l’influence russe ne disparaît pas. Elle se transforme. L’Africa Corps, censé remplacer Wagner, reprend la mission sous un autre nom, perpétuant une approche fondée sur la force, l’opacité, et la dépendance sécuritaire.

Said Hassan Oumouri

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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