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Le coup d’État du 3 août : l’entrée en scène d’Ali Soilih, le révolutionnaire comorien

 

 3 août 1975 : Le Front National Uni renverse le pouvoir aux Comores

Le 3 août 1975 marque l’un des tournants les plus décisifs de l’histoire politique des Comores. Ce jour-là, un coup d’État renversa le président Ahmed Abdallah, à peine un mois après la déclaration unilatérale d’indépendance du 6 juillet. Contrairement à ce que beaucoup pensent aujourd’hui, ce n’est pas Ali Soilih seul qui a mené ce coup de force, mais bien le Front National Uni (FNU), une coalition de forces politiques et militaires qui s’opposait au régime en place.

Une confusion fréquente : Ali Soilih n’était pas seul

Dans l’imaginaire collectif, le 3 août est souvent assimilé à l’ascension personnelle d’Ali Soilih.  Il est une figure clé du FNU, mais c’est en tant que membre d’un mouvement collectif qu’il participe au renversement du régime d’Ahmed Abdallah.

Ce n’est qu’en janvier 1976 qu’il accède pleinement au pouvoir en devenant chef de l’État et président du Conseil national révolutionnaire.

 La vision de Soilih : rupture, jeunesse et révolution

Une fois au pouvoir, Ali Soilih imprime rapidement sa marque :

Réformes sociales et culturelles : lutte contre les coutumes jugées féodales (grands mariages, port du voile, domination religieuse).

Mobilisation de la jeunesse : création des « Comités de volontaires pour le développement », alphabétisation, service civique obligatoire.

Réformes économiques : collectivisation, réduction de l’influence des notables, nationalisation partielle.

Une révolution inachevée

Mais son régime suscite très vite la controverse. Accusé d’autoritarisme, d’athéisme militant et de marginaliser les forces religieuses, il perd du soutien populaire. Le 13 mai 1978, Ali Soilih est renversé lors d’un nouveau coup d’État, mené par les mêmes mercenaires qui l’avaient aidé à accéder au pouvoir. Il est exécuté peu après, à 41 ans.

 Le 3 août : héritage collectif et mémoire divisée

Le 3 août ne doit donc pas être réduit à l’ascension personnelle d’Ali Soilih, mais reconnu comme l’action d’un front révolutionnaire collectif, le FNU, dans une période de rupture intense avec l’ordre colonial.

Aujourd’hui encore, cette date symbolise :

La volonté d’émancipation d’une génération post-indépendance. Le rêve (et les limites) d’une révolution comorienne portée par la jeunesse et les idéaux progressistes.Les tensions entre tradition et modernité, toujours vivaces dans le débat public comorien.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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