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La présidentielle tournante au cœur d’une conférence débat

palais-comoresA l’occasion des festivités liées à la célébration de la journée d’indépendance des Comores, l’Amicale des Élèves, Étudiants, Stagiaires Comoriens au Sénégal (AEESCOS) a organisé une conférence réunissant les étudiants comoriens du Sénégal. La question centrale de la conférence était de débattre sur la suppression ou la sauvegarde de la chaise présidentielle tournante.

La dite conférence était animée par Mbechezi Youssouf  Djibaba (étudiant en philosophie), Said Hachim Abachia, Abdérémane Mohamed ( tous les deux élèves à l’ENA), Iddy Soidroudine Boina (étudiant en droit mais aussi en sciences politiques) et Foundi Ahamada Issa (étudiant en mathématiques) sous la modération d’Idrisse Ahamada alias Gaston (étudiant en économie).

Tour à tour, les conférenciers exposaient leurs convictions en ce qui concerne ce sujet.

Djibaba estime pour sa part qu’on ne peut pas penser à la présidentielle tournante sans avoir étudié les moindres détails de l’histoire des Comores. Selon lui, la tournante est un gage de « sécurité et de solidarité dans la mesure où la  population comorienne est non homogène. Sa suppression basculerait les Comores dans la déchéance et dans une situation chaotique. »

Pour Said Hachim, futur politicien, il s’abstient de donner formellement son point de vue. Il explique toutefois que « la tournante présente des avantages sur le plan de la démocratie puisqu’elle a permis d’organiser des élections démocratiques deux fois de suite et consolide nos institutions, mais aussi sur le plan économique ». Il a cité les projets du président Sambi. Il a par ailleurs avancé l’idée selon laquelle la présidentielle tournante a réparé une injustice puisqu’elle a consentit à l’île de Mohéli d’accéder à la magistrature suprême, les Mohéliens ayant toujours souligné le fait qu’ils n’aient jamais gouverné.

Les autres intervenants sont catégoriques sur le fait que chaise tournante doit disparaître.

Iddy Soidroudine soutient, avec document à l’appui, que « la présidentielle tournante n’est nullement mentionnée dans les accords de 2001. Elle est le fruit des Anjouanais qui refusaient irrémédiablement de revenir à la table de négociation sans cette condition. » Le comorien doit mettre en avant son appartenance à une nation indivisible et non à son île originaire.

Pour lui, il a l’intime conviction qu’il faut avoir un état composé d’une seule île mais forte plutôt qu’avoir plusieurs îles mais en tergiversant.

Foundi Ahamada Issa de sa part soutient la suppression de cette pratique dans la mesure où il est inacceptable de maintenir la tournante sous prétexte qu’en la supprimant, on supprime par la même occasion toutes les chances qu’un Mohélien accède au pouvoir. « L’Etat n’est pas un gâteau à se partager » a-t-il dit.

Abdérémane soutient quant à lui que la présidence tournante n’a pas donné de résultats concrets. Les maux dont souffraient les Comores d’avant la constitution de 2001 sont restés les mêmes. On parle toujours de la corruption généralisée et des coups d’état comme en témoigne celui évité dernièrement.

En somme, au vue des différentes interventions de l’assistance enregistrées, la majorité se dit favorable à la suppression de la tournante. Celle-ci donne toujours l’impression que le pouvoir de l’union est dirigé pour des fins communautaires et insulaires.

Concernant la question de Mayotte où certaines personnes déclarent vouloir briguer la présidence, la réponse est venue de la constitution qui est sans appel.

Cette conférence sera transmise intégralement sur la radio R.C.I de Comores Infos.

 

Med Youssouf / Comores Infos

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