Dans l’île Maurice, au cœur d’un cadre naturel préservé, s’est tenu l’un des événements les plus importants de l’année pour la coopération régionale : le séminaire The Move Biodiversité, organisé par Cap Business Océan Indien dans le cadre du programme Varuna, avec l’appui d’Expertise France et de l’AFD.Conçu comme une retraite professionnelle, ce séminaire avait un objectif simple mais essentiel :
offrir aux entreprises de la région les outils et les clés pour intégrer la biodiversité au centre de leur modèle économique, dans une zone classée parmi les 36 hotspots mondiaux du vivant.
Pendant quatre jours, des représentants des Comores, de Maurice, de Madagascar, des Seychelles, de La Réunion et de Mayotte se sont réunis au Domaine de Lagrave, un espace hors du temps où la nature domine et où l’on comprend immédiatement ce qu’il faut protéger.
Ce séminaire est porté par Cap Business Océan Indien, l’organisation régionale qui rassemble les chambres de commerce des six îles et sert de plateforme essentielle pour connecter les économies insulaires.Son rôle : créer des ponts, stimuler la coopération, encourager l’innovation et soutenir la transition écologique du secteur privé.
À la tête de cette organisation, un visage :
Chamsouddine Ahmed, président de Cap Business OI et de l’UCCIA, une figure comorienne qui incarne l’esprit de coopération.Un leader qui croit profondément que les îles doivent avancer ensemble.
Nous sommes arrivés le 1er décembre, invités à suivre ce séminaire.Dès la sortie de l’aéroport, nous traversons une ville moderne, dynamique, structurée.Mais ce n’est pas la modernité mauricienne que nous venons observer.Notre destination, c’est le Domaine de Lagrave, où se déroule le séminaire.
Lorsque nous arrivons sur place, la réaction est immédiate :waouh.Un écrin de nature, une atmosphère presque spirituelle.L’endroit idéal pour parler du vivant.
Jour 1 : ouvrir un espace commun
La première journée pose les bases. Les participants découvrent les enjeux, réalisent la fresque de la biodiversité, explorent les pressions qui pèsent sur les écosystèmes, et surtout :
ils se rencontrent.On sent que ce séminaire n’est pas uniquement académique.Il est profondément humain.Les îles se découvrent entre elles.Les Comores apprennent de Maurice.La Réunion échange avec Madagascar.Les Seychelles débattent avec Mayotte.Une conscience commune commence à se tisser.
Jour 2 : approfondir, apprendre, connecter
Le deuxième jour est dense : études sectorielles, ateliers de communication, financement, témoignages d’entreprises engagées. On parle de risques, d’opportunités, de stratégies. Mais surtout, on parle de coopération.
Une phrase revient dans les discussions :
« Nos îles ont des réalités différentes, mais un même destin. » Et c’est dans cette convergence que se construit l’avenir de la région.
Jour 3 : immersion à Ebony Forest toucher le vivant
Le troisième jour transforme les participants.
À Ebony Forest, chacun marche au milieu des arbres endémiques, écoute les guides, se reconnecte à l’essentiel.La biodiversité devient tangible, palpable.
Les échanges qui suivent cette immersion sont plus sincères, plus profonds.On ne parle plus seulement de stratégies :on parle de responsabilité, d’avenir, de transmission.
Une conférence marquante : investir dans la biodiversité
Aujourd’hui, une conférence-débat majeure s’est tenue dans le cadre du séminaire.
Le thème :« Investir dans la biodiversité : et si la protection du vivant devenait le cœur de nos stratégies d’entreprise ? »
Les interventions ont rappelé que la biodiversité n’est pas une contrainte… Mais une ressource économique, un levier de résilience, une opportunité pour réinventer les modèles de développement.
Cette conférence a laissé une forte impression dans la délégation comorienne présente sur place.
La délégation comorienne : une présence active
Les Comores ont été représentées au plus haut niveau :institutionnels, entrepreneurs, journalistes, acteurs engagés pour le développement durable.
Leur présence confirme une volonté claire : participer activement à la construction d’une vision régionale de la biodiversité.
Chacun repart de Lagrave avec des idées, des pistes de projets, des partenaires potentiels, et surtout une conscience renouvelée du rôle que les Comores doivent jouer dans la région.
Une aventure humaine avant tout
Ce séminaire dévoile une vérité simple :avant d’être une affaire de stratégies,la coopération est une affaire d’humains.
Ce sont des rencontres, des sourires, des conversations au détour d’un chemin, des idées partagées, des liens qui se tissent entre îles-sœurs.De cette unité peuvent naître : des collaborations scientifiques, des innovations entrepreneuriales,des projets institutionnels communs, et un engagement collectif pour protéger le vivant.
Au centre de cette dynamique, la figure de Chamsouddine Ahmed rappelle que le leadership peut être visionnaire et humble à la fois.Un président comorien à la tête de Cap Business OI,
portant une région vers un futur où la biodiversité devient un pilier du développement.The Move Biodiversité n’est pas seulement un séminaire.C’est une prise de conscience,un espace de transformation,et peut-être le début d’un nouvel élan pour l’océan Indien.
ANTUF Chaharane


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