
À Ikoni, dans la Grande Comore, la police municipale est récemment intervenue dans le quartier de Malouzini pour suspendre les activités d’une église malgache. Selon les autorités municipales, cette église n’aurait pas obtenu l’autorisation nécessaire pour fonctionner.
Des informations ont conduit la police municipale à enquêter sur des activités cultuelles chrétiennes dans l’église de Malouzini. Une vidéo montre les forces de l’ordre discutant avec les membres de l’église dans la cour de l’édifice. Les membres de la congrégation affirment avoir reçu une autorisation, qu’ils cherchent à prouver à travers leur groupe WhatsApp. La police, cependant, insiste sur la nécessité d’un document officiel attestant de cette autorisation.
Dans ce pays à 99 % musulman, les activités religieuses non musulmanes sont souvent accueillies avec méfiance, tant par les autorités que par la population. Cependant, il existe bel et bien des églises aux Comores, telles que l’église Monpéra à Moroni, surnommée ainsi par la population.
Cette intervention de la police municipale à Ikoni met en lumière les défis auxquels sont confrontées les minorités religieuses dans un contexte majoritairement musulman. La situation reste floue quant à l’issue de cette affaire, les membres de l’église malgache n’ayant pas encore présenté de preuve formelle de leur autorisation à exercer.
Dans l’attente d’une résolution, cette affaire relance le débat sur la place des autres confessions religieuses aux Comores. Bien que la constitution comorienne garantisse la liberté de culte, la réalité sur le terrain est souvent plus complexe, reflétant les sensibilités d’une population majoritairement musulmane.
Il reste à voir comment cette situation évoluera dans les prochains jours, alors que les autorités locales et les membres de la communauté chrétienne tentent de naviguer dans ce contexte délicat.
Said Hassan Oumouri
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