Le climat politique comorien a pris une tournure inattendue ce dimanche 7 décembre 2025 à Fomboni, où l’ancien président Ikililou Dhoinine a effectué un retour remarqué sur la scène publique. Lors d’un vaste rassemblement de l’opposition mohélienne, il a dénoncé frontalement les dérives du pouvoir actuel et ravivé le débat sur l’autonomie des îles et la tournante présidentielle.
Réunis au domicile du Dr Hassanaly Abdoulanziz, plusieurs mouvements — MOLECO, M17, Swauti ya Mwali, Usawa wa Massiwa, Juwa, UPDC — ont martelé deux mots d’ordre : « Mohéli pour l’ordre constitutionnel de 2001 » et « Tous contre les fausses assises de la réconciliation, tous pour la tournante de 2026 ». Des banderoles jaunes ont renforcé le caractère identitaire de cette mobilisation.
Les intervenants ont multiplié les critiques contre ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » du régime. Charif Mohadji, du M17, a affirmé avec détermination que « qu’il pleuve ou qu’il neige, nous célébrerons le 17 février avec la communauté internationale », promettant qu’en 2026, « un Mohélien sera à Beit-Salam ». Nihadou Saïd, porte-voix de MOLECO, a rappelé que les droits de Mohéli découlent directement de la réconciliation nationale, aujourd’hui selon elle bafouée.
Le moment fort a été l’intervention d’Ikililou Dhoinine. Revenant sur l’histoire politique du pays, il a rappelé que l’archipel, composé de Maoré, Ngazidja, Mwali et Ndzuwani, avait soutenu l’indépendance avant d’être recentralisé à Moroni, ce qui avait nourri les revendications autonomistes. Il a cité une lettre de 1975 d’Ali Soilihi pour démontrer que l’autonomie des îles n’est pas une invention contemporaine.
Enfin, l’ancien président a dénoncé l’abandon du projet des citernes d’hydrocarbures de Hoani, essentiel pour réduire la dépendance de Mohéli au ravitaillement maritime. Une critique supplémentaire adressée au régime, accusé de négligence et d’inaction.
IBM


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