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Faut-il privatiser Comores Telecom ?

Le débat sur la privatisation de Comores-Telecom refait encore surface. Au mois de mars dernier, Idi Nadhoim ancien vice-président de l’Union des Comores s’était opposé à tous processus de privatisation et propose l’engagement des cabinets d’expert étrangers pour assurer la gestion de la société. Le Président du Mouvement Orange, un des principaux partis de la majorité présidentielle. Mohamed Daoud, alias Kiki, s’oppose lui aussi dans une tribune publiée dans le journal Al Balad de ce 23 juillet, à tout processus de privatisation de Comores Telecom. Il affirme que « le pouvoir législatif pourtant charge de contrôle les actes du gouvernement n’a pas été consulté pour ce dossier si important qui engage l’avenir de la nation ». Le personnel de la société nationale des télécommunications, s’inquiète de la suppression de près de 1200 emplois sur les 1500 existants en cas de privatisation.

 

Et pourtant, l’histoire de la privatisation de Comores-Telecom ne date pas d’aujourd’hui. Le programme de privatisation des entreprises publiques aux Comores a été autorisé par des lois adoptées par l’Assemblée Fédérale qui a adopté en 1995, la loi N° 95-008/AF portant concession ou privatisation des sociétés à capitaux publics. Elle a aussi adopté la loi N° 95-115 qui réglemente la procédure d’appel à la concurrence relative à la cession des titres détenus par l’Etat dans les sociétés à capitaux publics et les lois 97-003/AF et 97-004/AF spécifiques à la privatisation des télécommunications et de la Société Comorienne des Hydrocarbures. La loi 97- 004/ AF qui a autorisé la libéralisation des télécommunications et la privatisation de la branche Télécom de la SNPT a prévu la création de deux sociétés anonymes : la société Nationale des télécommunications et la société Nationale des Postes et de l’Epargne par regroupement des activités de la Poste et de la Caisse d’Epargne. C’est ainsi que la Société Nationale des Télécommunication « Comores Telecom » et la Société Nationale des Postes et des Services financiers furent créées par l’ordonnance N°04/002/PR du 23 février 2004 dans l’optique de privatiser la branche télécom.

La privatisation de Comores-télécom est pourtant nécessaire pour augmenter les ressources budgétaires de l’Etat par la cession des participations de l’Etat, par la taxation des profits des bénéfices de l’entreprises privatisée et par l’économie d’investissements réalisée par l’apport de capitaux du secteur privé. Elle est nécessaire pour augmenter la productivité et la compétitivité de cette entreprise, diminuer les coûts et facteurs de production grâce à la modernisation et la rénovation des infrastructures, encourager l’émergence d’une épargne locale à travers la création d’un actionnariat national et faciliter l’accès aux nouvelles technologies de l’information. La gestion des télécommunications faites par l’État, sous le couvert la Société Anonyme « Comores Telecom », a montré ses limites. Cette société qui est devenue la « vache à lait » des gouvernements successifs et de ses dirigeants se distingue par des tarifs excessifs et exorbitants et une qualité de service téléphonique et commerciale médiocre.

Pour pallier aux défaillances de cette société, la gestion de celle-ci et des services de télécommunication doit revenir aux opérateurs privés qui sont plus à même de fournir des services efficaces de qualité. Il est plus que nécessaire d’ouvrir le capital de « Comores-télécom » afin d’améliorer la gestion de cette société, mais aussi faciliter la mobilisation de ressources nécessaires aux investissements.

 

Encore faut-il engager un processus transparent de privatisation respectant la loi, qui permettra au pays de bénéficier des services d’un opérateur stratégique qui disposera des ressources humaines et financières capables de prendre en charge le plan de développement de la société et sa modernisation.

Source: comoresdroit

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