L’archipel des Comores, bénéficiant d’un large soutien financier sous forme de prêts et d’aides pour le développement, fait face à des détournement d’argent public endémiques. Ces détournements se manifestent sous diverses formes, parmi lesquelles des projets agricoles fictifs et des agences de communication affiliées au gouvernement.
Il est courant de se demander pourquoi, malgré la quantité d’aides financières que les Comores reçoivent, le pays peine à progresser sur le plan du développement. La réponse, malheureusement, réside en grande partie dans la mauvaise gestion et le détournement de ces fonds.
Dans le secteur agricole par exemple, des individus en position d’autorité s’associent pour détourner les aides financières. Les responsables de projets, en complicité avec les autorités, donnent cet argent à des amis se faisant passer pour des agriculteurs. À l’approche des élections, ces fonds sont également distribués à des proches du pouvoir. Malheureusement, le bénéficiaire prévu ne reçoit qu’une fraction de l’aide, le reste étant partagé entre les gestionnaires du projet, les ministres et divers intermédiaires.
Un autre système de détournement récemment dévoilé concerne les agences de communication, toutes associées à des membres du gouvernement ou à des personnes proches du pouvoir. Il est frappant de constater le nombre d’entreprises se proclamant spécialisées dans l’événementiel aux Comores, toutes ayant des liens avec le gouvernement. Ces liens expliqueraient la tendance du président à « cérémonialiser » divers événements, qu’ils soient significatifs ou non.
Il est également à noter que ces pratiques de détournement sont loin d’être limitées à l’événementiel. Le recours à la « consultance », ou conseil, est particulièrement fréquent. Des individus en position d’autorité créent un besoin artificiel de conseil et attribuent ensuite des contrats à des amis ou des proches.
Ces mécanismes de détournement permettent aux individus impliqués d’obtenir des contrats lucratifs. C’est ainsi que l’argent destiné à promouvoir le développement du pays est malheureusement détourné.
ANTUF Chaharane
On est entièrement d’accord. Je pense qu’aujourd’hui chaque comorien(nne) en âge de penser et réfléchir lui/elle même est conscient(e) de ce détournement, que dis-je, de ce braquage à ciel ouvert du gouvernement, des hautes autorités comoriennes ainsi que de toutes les familles affiliées aux politiciens avec des intérêts particuliers.
J’ai un sentiment partagé, d’un coté j’ai espoir en nos futurs générations (j’en fais partie), pour changer le paysage éthique, social, économique et politique de notre pays. Ou alors une solution plus radicale mais peu probable : qu’on fasse table rase, et qu’on dégage tous ces vieux pères avides de pouvoir et d’argent des bureaux et institutions qui sont « censés » rendre notre pays prospère.
D’un autre coté, je ne peux m’empêcher de constater et croire qu’à forcer de se faire mentir, malmener et trahir, la nouvelle génération ne finisse par accumuler un sentiment de colère, d’injustice et de haine. Le fait de subir et vivre l’injustice au quotidien à de réels conséquences sur l’état d’esprit d’une personne.
Qu’est-ce qui nous garantie que plus tard la jeune relève ne va pas détourner des millions à son tour pour se faire justice après avoir vécu temps d’année dans la souffrance !? C’est compréhensible non ?
Par la suite, ceux qui étaient censés être nos sauveurs se retrouvent être de vulgaires voleurs en costumes. C’est un schéma, une boucle sans fin.
Que faire ?
A mon humble avis, l’éducation ne s’arrête pas l’école. Être intelligent ce n’est pas avoir un BAC+5 en Gestion. L’humanité, l’humilité, le respect, la discipline, le savoir vivre, les bonnes manières, la transmission des bonnes valeurs et le fait d’avoir des principes sont des aspects beaucoup trop délaissés et sous-cotés par les parents et professeurs. OUI VOUS !
Quand un enfant réussi c’est en grande partie grâce aux efforts, soutien et éducation de ses parents et de son entourage. Par cette logique, quand celui-ci se retrouve à dérober des fonds pour une association, on devrait leur jeter, peut-être pas la pierre entière, mais un caillou ? On est tous responsables, sans exception.
Pour conclure, un diplôme ne vous achètera jamais une personnalité ou de la reconnaissance nationale. La sympathie et la confiance du peuple il faut la méritée.