
Le 16 décembre, l’opposition comorienne, incarnée par la Convergence nationale pour la libération des Comores, a une fois de plus démontré son incapacité à fédérer les citoyens autour de ses revendications. Appelant à une journée « ville morte », elle s’est heurtée à un mépris total de la population, qui a préféré vaquer à ses occupations plutôt que de prêter attention à un mouvement sans cap ni substance.
Ce lundi matin, malgré une météo maussade, Moroni a connu une journée ordinaire. Les marchés étaient bondés, les magasins ouverts, les taxis en activité. En d’autres termes, la « ville morte » annoncée par l’opposition n’a existé que dans leurs rêves. Ce fiasco est à l’image d’une opposition qui semble incapable de comprendre les réalités de ceux qu’elle prétend défendre.
Ce sentiment d’incrédulité face à l’opposition est partagé par une large majorité de la population. En plus d’être inaudible, celle-ci est perçue comme incohérente, désorganisée et totalement déconnectée des préoccupations du quotidien.
Depuis plus de huit ans, l’opposition comorienne répète inlassablement les mêmes slogans, les mêmes appels, sans jamais obtenir de résultats tangibles. Cette incapacité à s’unir dans un combat commun démontre à quel point cette opposition est engluée dans ses luttes intestines et ses querelles d’ego.
Le résultat ? Une population qui ne croit plus en elle et qui la considère désormais comme un simple groupe de profiteurs jouant les révolutionnaires de salon et des plateformes médiatiques des réseaux sociaux.
L’échec de ce mouvement de grève témoigne aussi d’un problème générationnel. L’opposition comorienne est dominée par des figures vieillissantes, accrochées à des méthodes d’un autre âge. Incapable de se renouveler, elle offre un spectacle désolant de déclin politique. Alors que le régime d’Azali Assoumani continue d’imposer sa volonté, cette opposition moribonde ne semble capable que de formuler des appels vides de sens, sans stratégie ni vision.
Loin d’être une force de changement, l’opposition comorienne est devenue un poids mort, incapable de répondre aux défis urgents que sont la pauvreté, l’inflation, et la crise sociale. Les Comoriens veulent des solutions concrètes, pas des grèves symboliques lancées par des leaders qui semblent plus préoccupés par leur propre survie politique que par celle du peuple.
À ce stade, il n’est pas exagéré de dire que l’opposition comorienne est en voie de disparition. Si elle ne procède pas à un renouvellement en profondeur, elle risque de devenir une simple note de bas de page dans l’histoire politique des Comores.
Mais ce qui est peut-être le plus tragique, ce sont les pseudos politiciens des réseaux sociaux qui n’ont aucune compétence mais qui pensent pouvoir mobiliser la population.
Misbah Said
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