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ONICOR en chute libre : Riz, dettes, chaos et salariés impayés

À Moroni, les espoirs placés dans la réforme de l’ONICOR se sont transformés en désillusion. Ce qui devait être une nouvelle ère de rigueur et de transparence s’est mué en désordre institutionnel, entre opacité, favoritisme et salaires impayés.

Sous la direction d’Ahmada Mssa, dit Aby, chargé de l’audit interne, l’Office national d’importation et de commercialisation du riz traverse une crise profonde. Loin des promesses de bonne gouvernance, des pratiques douteuses refont surface : marchés attribués discrètement, décisions unilatérales et versements non justifiés à des proches pour des importations de riz. Des sources internes évoquent des transactions menées “dans le secret, sans contrôle, sans transparence”.

L’impact est direct sur les agents : cinq mois d’arriérés de salaire à Moroni, Mohéli et Anjouan, services paralysés, couverture santé suspendue, et réductions d’avantages en vue. « On vient travailler sans moyens, juste pour pointer », déplore un employé désabusé.

La situation touche aussi le secteur privé. Des commerçants affirment avoir versé des sommes importantes pour des cargaisons de riz jamais livrées. “Nous avons perdu notre argent et la confiance”, confie un grossiste de Moroni.

L’ONICOR, censé stabiliser le marché du riz, devient paradoxalement un facteur d’instabilité. Cette dérive illustre une gouvernance publique en crise : manque de contrôle, clientélisme et impunité. « Tout le monde sait, mais personne n’ose parler », glisse un cadre.

À ce rythme, l’institution risque l’effondrement. Si le gouvernement ne reprend pas la main, la sécurité alimentaire des Comores pourrait être gravement compromise. Ce qui devait être une réforme exemplaire tourne, une fois de plus, à une dérive inquiétante.

IBM

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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