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Nour el Fath Azali évalue les ministères selon leurs résultats : Justice performe, Jeunesse et Sports n’atteint que 3,3 % de réalisation

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Dans un contexte où la culture du résultat reste rare au sein de l’administration publique, l’initiative portée par Nour el Fath Azali, Secrétaire général du gouvernement, marque un tournant décisif dans la gouvernance comorienne. Pour la première fois, les ministères sont évalués non pas sur leurs intentions ou leurs déclarations, mais sur ce qu’ils réalisent concrètement. Une démarche audacieuse dans un système où les engagements sont souvent pris sans mécanisme de suivi ni obligation de résultats.

Depuis 2024, sous son impulsion, chaque ministère est tenu d’établir un plan de travail annuel, avec des objectifs clairement définis et des indicateurs de suivi. Trimestriellement, les départements doivent rendre compte des activités réalisées, de celles en cours, et de celles qui n’ont pas été entamées. Le Commissariat Général au Plan consolide ces données et les analyse avec le Secrétariat général, permettant ainsi de produire un tableau de performances ministérielles. L’objectif est de responsabiliser les acteurs publics, d’identifier les blocages et, à terme, de rendre l’action gouvernementale plus efficace.

Le rapport couvrant les trois premiers trimestres de l’année 2025 révèle une progression globale mais aussi de fortes disparités. Sur 655 activités programmées, 195 ont été réalisées, soit 29,8 %, tandis que 376 sont en cours d’exécution et 84 restent non entamées. Le gouvernement projette d’atteindre 45 % de réalisation d’ici la fin de l’année, si la dynamique se maintient au quatrième trimestre. C’est un objectif ambitieux, mais surtout, un signal que la performance est désormais mesurée.

Dans ce classement, le ministère de la Justice se distingue nettement, avec 55,6 % d’activités réalisées et une projection de 71 % à fin 2025. Il apparaît comme le ministère le mieux structuré dans son pilotage et sa capacité d’action. À l’inverse, le ministère de la Jeunesse et des Sports affiche un taux exceptionnellement bas, à seulement 3,3 %, malgré une légère amélioration attendue au dernier trimestre. Ce résultat interroge fortement, d’autant qu’il concerne un secteur essentiel au développement humain, social et éducatif du pays.

Les ministères des Affaires étrangères (63,6 % réalisés sur un faible volume d’activités), de l’Environnement (48,4 %) et des Finances (46,4 %) enregistrent également des performances notables. À l’opposé, des secteurs déterminants tels que l’Éducation, les Transports, les Télécommunications ou la Santé montrent des retards préoccupants. Le cas de l’Éducation est particulièrement significatif : malgré un taux de réalisation de 39,4 % en début d’année, aucune activité n’est anticipée comme réalisable au quatrième trimestre, laissant supposer un blocage administratif ou opérationnel.

L’initiative portée par Nour el Fath Azali mérite d’être saluée. Elle introduit une logique de responsabilisation rarement mise en œuvre à ce niveau institutionnel. Elle rappelle que gouverner ne consiste pas uniquement à annoncer des projets, mais à les mettre en œuvre, les suivre et les achever. En confrontant les ministres aux résultats qu’ils obtiennent réellement, elle impose une discipline nouvelle et nécessaire dans l’exercice de l’action publique.

La réussite de ce dispositif dépendra désormais de sa continuité, de la capacité du gouvernement à accompagner les ministères en difficulté et, si besoin, à prendre des mesures correctives. Ce nouveau système ouvre la voie à une gouvernance plus exigeante. Il donne un cadre où l’excellence devient visible, où l’inefficacité ne peut plus se dissimuler.

Le meilleur élève prouve que la performance est possible. Le plus mauvais rappelle que l’exigence doit devenir la norme. Pour la première fois, la production gouvernementale est observée non pas au prisme des intentions, mais à travers l’évidence des résultats. Et c’est peut-être cela, le vrai changement.

ANTUF Chaharane

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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