
Les tensions autour de Mayotte s’intensifient alors que la France envisage un renforcement militaire sur l’île. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a vivement critiqué cette initiative, y voyant une atteinte à l’intégrité territoriale des Comores et une manifestation des instincts néocoloniaux de Paris.
Mayotte, île historiquement comorienne, a été séparée du reste de l’archipel lors du référendum d’indépendance de 1975, malgré le rejet de cette scission par l’ONU et l’Union africaine. Depuis, la France maintient une emprise sur le territoire, en dépit des résolutions internationales affirmant son appartenance aux Comores. Aujourd’hui, la militarisation croissante de l’île est perçue comme une nouvelle provocation.
Les déclarations du ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, évoquant un « soutien de la base navale » existante à Mayotte, ont ravivé les tensions. Pour Moscou, ces projets confirment le refus de Paris de respecter la souveraineté comorienne. Maria Zakharova dénonce une manœuvre visant non pas à se protéger contre des menaces extérieures, mais à asseoir le contrôle illégal de la France sur l’île.
Du côté des Comores, l’opposition est également ferme. Fakridine Mahamoud, ministre de l’Intérieur, a mis en garde contre les risques d’exacerbation des tensions régionales. Il estime que cette militarisation ne peut qu’aggraver la crise humanitaire et les violences, alors que des milliers de Comoriens sont déjà victimes d’expulsions forcées de Mayotte vers Anjouan, traités comme des étrangers sur leur propre terre.
Face à cette situation, la Russie renforce son appui à Moroni. Dans une note officielle publiée le 24 mars, Moscou a annoncé l’ouverture prochaine d’une ambassade aux Comores.
IBM
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