
Dans dix jours à peine, les Comores s’apprêtent à vivre une aventure inédite : la participation de sa jeunesse aux Jeux Olympiques de la robotique, officiellement appelés FIRST Global Challenge 2025. L’événement se tiendra du 29 octobre au 1er novembre à Panama City, et réunira plus de 190 pays venus des quatre coins du monde. Pour la première fois, l’archipel fera partie de cette grande fête mondiale de la science, de l’innovation et de la technologie.
Cette année, le thème choisi — Eco Equilibrium — place la biodiversité au cœur du défi. Les jeunes devront concevoir et programmer des robots capables de résoudre des missions liées à la protection des écosystèmes, à la restauration des habitats naturels et à la préservation des espèces menacées. Une manière de rappeler que la technologie n’a de sens que si elle sert la vie, et que les ingénieurs de demain doivent être aussi des gardiens de la planète.
La délégation comorienne est portée par l’association IMARA Comoros, qui œuvre depuis plusieurs années à promouvoir les sciences, la robotique et l’entrepreneuriat technologique chez les jeunes, notamment les filles. Derrière cette participation, il y a des mois de préparation, de formation et de mobilisation pour réunir les moyens nécessaires au voyage, construire le robot et représenter dignement les couleurs de l’archipel. L’équipe, composée de lycéens passionnés, a travaillé sans relâche pour perfectionner son prototype et se familiariser avec les principes de la compétition.
Le FIRST Global Challenge, souvent comparé à des Jeux Olympiques pour ingénieurs en herbe, est avant tout une expérience humaine. Chaque pays forme une équipe, et toutes collaborent dans un esprit de coopération et de bienveillance, loin de la logique du “chacun pour soi”. Les robots s’affrontent dans des épreuves chronométrées où la stratégie, la précision et la créativité comptent autant que la performance technique. C’est aussi un lieu d’échanges, de découvertes et de rencontres culturelles : on y apprend autant sur les autres nations que sur soi-même.
Pour les Comores, cette participation dépasse le cadre d’un simple concours. Elle symbolise une ambition nouvelle : celle d’ouvrir la voie à une génération d’inventeurs, de chercheurs et de créateurs. Dans un monde où la technologie devient un levier de développement incontournable, cette présence comorienne au Panama prouve que l’innovation n’est pas réservée aux grandes puissances. C’est aussi un signal d’espoir pour les jeunes du pays — la preuve qu’avec de la passion, de l’ingéniosité et du travail d’équipe, tout devient possible, même depuis un petit archipel de l’océan Indien.
Au-delà des résultats que l’équipe obtiendra, l’essentiel est déjà accompli : les Comores entrent dans la grande famille mondiale de la robotique, aux côtés de nations qui misent sur leurs jeunes pour construire un avenir durable. Dans dix jours, sur la scène de Panama, c’est tout un pays qui tiendra son souffle fier, curieux, et prêt à montrer que l’esprit d’innovation souffle aussi sur les îles.
ANTUF Chaharane
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