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Le grand-père de Cheikh MC était un révolutionnaire : mort en détention sous l’ère coloniale »

 

Cet article s’inspire d’un post de Said Omar, passionné par l’histoire des Comores. Il dévoile une figure méconnue mais centrale de la résistance comorienne au début du XXᵉ siècle : Said Ahmed Mhadji, prince rebelle face à la domination coloniale française, et grand-père du rappeur engagé Cheikh MC.

Un rebelle face au pouvoir colonial

Dès son jeune âge, Said Ahmed Mhadji se distingue par son franc-parler. En 1899, il est condamné à payer une amende pour avoir critiqué un Cadi  alors nouveau relais de l’autorité coloniale, remplaçant les anciens sultans.

Après la mort de son père, le sultan Said Bakar wa Mwigni M’kou, en 1911, il tente de faire reconnaître ses droits dynastiques auprès du président français. Le quotidien La Liberté du 21 mai 1911 rapporte qu’il fut empêché d’embarquer vers la France, car son voyage visait à contester un testament attribuant le pouvoir à Said Ali. « Said Ahmed ben sultan Said Bakari devait prendre place sur le dernier paquebot pour venir en France remettre, au nom de sa famille, au président de la République une supplique… »

(La Liberté, 21 mai 1911)

1915 – Le “NON” de Mbude

Lors de la révolte de Mbude en 1915, alors que la domination coloniale s’impose, Said Ahmed Mhadji refuse de se soumettre. Il est alors déporté cinq ans à Sainte-Marie (Madagascar). Malgré l’exil, il parvient à s’évader vers Zanzibar, puis rentre à Ngazidja en 1920.

Un homme surveillé, deux fois interné

Son engagement attire la méfiance des autorités françaises.

Première internement : après la révolte de Mbude (1915).Deuxième internement : en 1924, selon Le Madécasse (16 novembre 1929), « pour des raisons que l’administrateur Lavau seul connaît ». C’est durant cette période qu’il tombe malade et décède en 1929, loin de sa terre.Dans une lettre publiée avant sa mort, il dénonçait :

« Depuis le commencement, j’ai fait plusieurs fois appel à l’équité du Gouvernement afin qu’une enquête soit ouverte. Rien n’est fait depuis bientôt cinq ans… »(Le Madécasse, 1929)

Plus qu’un résistant : un symbole de souveraineté

L’histoire de Said Ahmed Mhadji illustre :la résistance comorienne face à la dépossession du pouvoir traditionnel ;la dignité d’un prince refusant de plier devant l’autorité coloniale ;la volonté de défendre les droits de son peuple, même au prix de l’exil.

Un héritage prolongé différemment : Cheikh MC

Sans s’attarder longuement, il est important de noter que l’esprit de résistance n’a pas disparu dans la lignée familiale.

Son petit-fils, Cheikh MC, devenu figure majeure du rap comorien, a depuis les années 1990 exprimé à travers ses chansons une parole engagée, souvent contestataire, en phase avec les préoccupations de la jeunesse comorienne.Ras-le-bol, Mwambiyé, Kapvu, Anyibu — autant de morceaux qui prolongent, dans un autre langage, le refus de l’injustice.1915 – 2025 : deux époques, une continuité intérieure

Le grand-père combattait l’injustice par l’acte politique et la résistance directe.Le petit-fils la combat par l’expression artistique et la prise de parole publique.Les méthodes changent. L’esprit demeure.

ANTUF Chaharane 

 

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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