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Le gouvernement prévoit la fermeture d’établissements scolaires publics pour raisons budgétaires… mais qui a pensé aux élèves et aux familles

 

Le projet du gouvernement visant à fermer certains collèges et lycées publics en raison du sous-effectif continue de susciter de vives réactions. Si certains reconnaissent la logique budgétaire d’éviter des dépenses disproportionnées pour des établissements accueillant parfois moins de dix élèves, la majorité des voix interrogées dénoncent surtout l’absence de concertation et de mesures d’accompagnement. Pour eux, cette décision risque d’aggraver les inégalités entre élèves, de fragiliser davantage l’école publique et de peser lourdement sur les familles.

Un problème budgétaire réel, mais une préparation insuffisante

Pour Aboubacar Hadji Saandi Kassim, doctorant en économie, le constat de départ n’est pas faux : « Dans plusieurs régions, certains collèges et lycées accueillent moins de dix élèves. Il n’est pas efficace d’allouer des fonds considérables là où le besoin n’est plus significatif. » Mais il insiste sur l’absence de plan d’accompagnement : « Le ministère aurait dû envisager des alternatives pour les élèves qui n’ont pas les moyens d’aller dans le privé, notamment en ce qui concerne leurs déplacements. »

Une réforme menée sans dialogue

Du côté politique, Salim Youssouf Idjabou, cadre du parti Naribarikishe ye Komori, critique avant tout le manque de prévoyance : « Gouverner, c’est prévoir. Qu’a fait notre gouvernement pour anticiper et étudier la question du sous-effectif ? » Selon lui, seule une large concertation impliquant élus locaux, diaspora et société civile permettrait de trouver des solutions durables.

Parents inquiets et sentiment d’abandon

Les familles se disent particulièrement concernées. Anchouroi Msoma, parente d’élève, estime que « l’école publique est délaissée au profit du privé », alors même que le coût de la scolarité devient insupportable pour de nombreux foyers. Elle déplore une politique qui, au lieu de renforcer l’enseignement public, semble « favoriser indirectement les écoles privées ».

Un risque de privatisation indirecte

Même analyse pour Abdoulghafour Matain, ancien cadre du ministère de l’Éducation : « Cette initiative tend à privatiser l’éducation, car les enfants seront contraints de poursuivre dans le privé. » Selon lui, le gouvernement prend le risque de « pénaliser les élèves qui, malgré les difficultés, choisissent encore l’école publique ».

Les réalités du terrain ignorées

Dans les zones rurales, la fermeture des établissements serait particulièrement lourde de conséquences. Achata Maoulida, directrice d’un collège rural, rappelle que « certains collèges desservent trois à cinq localités. Fermer ces établissements sans alternatives revient à priver des enfants brillants d’une chance de poursuivre leur scolarité. »

Un échec de l’école publique ?

Pour l’enseignant de français Abdoulfatah Ali, avant toute fermeture, le gouvernement devrait s’attaquer aux causes profondes de la désertion : « indiscipline, irrégularité des enseignants, manque de rigueur administrative. » Selon lui, un faible effectif n’est pas forcément un handicap, à condition que la qualité pédagogique soit assurée : « Fermer ces établissements serait reconnaître l’échec du ministère. »

 En définitive, si la fermeture des établissements sous-occupés peut sembler budgétairement justifiée, c’est surtout son absence de préparation et de concertation qui choque. Enseignants, parents, experts et responsables politiques s’accordent : sans mesures d’accompagnement ni réformes structurelles, cette décision risque de fragiliser encore plus l’école publique et de creuser les inégalités.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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