
La semaine dernière, 25 médecins tanzaniens ont ausculté 2 500 patients à l’hôpital El-Maarouf de Moroni, répondant à une demande pressante de soins spécialisés. Sous un chapiteau dressé pour l’occasion, des dizaines de patients attendaient encore ce 4 décembre, espérant profiter de cette initiative qui témoigne d’une coopération renforcée entre les Comores et la Tanzanie.
La délégation, composée de cardiologues, neurologues ou encore orthopédistes, a offert une lueur d’espoir à des citoyens souvent contraints de voyager à l’étranger pour des soins. « En trois jours, j’ai vu quatre spécialistes, c’est une chance », confie Nourdine Abdallah, menuisier de 51 ans, soulagé par certains diagnostics. Pour d’autres, comme Neema Halifa, 53 ans, la douleur persiste. « Je n’ai pas les moyens de me soigner à l’étranger », déplore cette veuve au chômage.
Chaque année, près de 24 000 Comoriens se rendent en Tanzanie pour des soins médicaux, dépensant environ 80 millions d’euros, un chiffre en constante augmentation depuis la pandémie. Face à cette réalité, les autorités des deux pays envisagent la création d’une plateforme pour encadrer ce flux croissant de patients.
Mais cette mission, bien qu’appréciée, s’est heurtée à des couacs organisationnels. Une partie du personnel d’El-Maarouf était en grève, réclamant le paiement de plusieurs mois d’arriérés. « Cela fait mauvais genre », note un patient, regrettant l’absence de coordination avec les médecins locaux.
IBM
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