
Le passage du cyclone Chido, qui a frappé Mayotte avec une rare violence, a causé des dégâts considérables sur l’archipel. Alors que les autorités peinent à faire face à l’ampleur des destructions, environ 500 enseignants ont exprimé leur souhait d’être rapatriés dès ce mercredi. Une initiative qualifiée « d’indépendante », menée par un groupe d’enseignants, sans lien avec le rectorat.
Mayotte compte 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées. Selon un bilan provisoire, 40 % des infrastructures scolaires ont été gravement endommagées ou détruites par le cyclone, rendant les établissements inutilisables pour de nombreux élèves. Les enseignants, eux, sont confrontés à une situation personnelle tout aussi critique : absence de toit, coupures d’eau et d’électricité, et impossibilité de communiquer faute de réseau.
Certains d’entre eux souhaitent être évacués vers La Réunion ou Paris pour se mettre à l’abri. Toutefois, cette démarche de départ suscite des tensions.
Pour les enseignants souhaitant rester sur place, la priorité est claire : des moyens matériels supplémentaires sont indispensables pour assurer une reprise rapide des cours et soutenir les élèves et leurs familles durement touchés. Cependant, la demande de rapatriement massif soulève des interrogations sur le rôle des enseignants en période de crise.
« Les élèves, leurs parents et la population entière ont besoin de nous. Quitter Mayotte maintenant, c’est leur tourner le dos dans un moment où la solidarité devrait être la priorité », déclare un parent d’élève, exprimant un sentiment de désarroi face à la situation.
De son côté, le ministère de l’Éducation affirme ne pas avoir été informé de ces demandes de rapatriement, laissant planer un flou sur la manière dont cette initiative sera concrètement mise en œuvre.
Le cyclone Chido a mis en lumière les vulnérabilités structurelles de Mayotte, tant au niveau des infrastructures que du corps enseignant. Alors que la reconstruction s’annonce longue et coûteuse, la solidarité et l’engagement des acteurs locaux seront cruciaux pour surmonter cette crise.
Cependant, l’idée d’un départ massif des enseignants pourrait affaiblir davantage un système éducatif déjà fragile, et poser la question des responsabilités collectives face à une catastrophe naturelle.
IBM
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