Ils devaient moderniser le réseau électrique et apporter plus de transparence dans la consommation. Pourtant, depuis leur installation dans plusieurs régions du pays, les compteurs intelligents de la Sonelec sont surtout synonymes de factures disproportionnées et d’incompréhension. Dans de nombreux foyers, les dépenses d’électricité ont triplé en quelques semaines. Une situation intenable pour des ménages déjà fragilisés par la cherté de la vie.
À Fumbuni, Mze Saïd Mhoumadi fulmine : « Avec dix mille francs, je tenais un mois entier. Maintenant, je dois mettre trente mille pour la même période. C’est incompréhensible ! Je n’ai pas acheté de nouveaux appareils et pourtant je suis ruiné par l’électricité. » Il n’est pas le seul à parler de « vol organisé ».
À peine plus chanceux, Soilih Mmadi, pêcheur retraité, raconte une scène devenue quotidienne : « En quatre jours, mes dix mille francs ont disparu. Il nous faut revendiquer le retour des anciens compteurs, sinon c’est l’obscurité forcée pour ceux qui ne peuvent pas recharger. »
Face à la colère, la Sonelec tente de justifier : si les recharges fondent plus vite, ce serait parce que les consommateurs n’avaient pas conscience de leur « vraie » consommation. Mais cette justification ne passe pas. Un ancien employé de la société confirme que beaucoup payaient effectivement leurs anciennes factures… par trimestre. De quoi alimenter un sentiment d’injustice flagrant.
Même au niveau de la métrologie, les doutes persistent. « Nous manque d’équipements pour vérifier précisément le fonctionnement de ces compteurs », reconnaît Ali Mohamed Anloui, directeur général adjoint.
Le plus inquiétant : aucune enquête officielle n’a été lancée. Les abonnés continuent donc de payer cher une électricité qu’ils n’ont parfois même pas… quand le délestage, lui, reste bel et bien gratuit.
IBM


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