
Dans un contexte de tension autour de l’affaire Bachar, qui met en cause plusieurs figures proches du pouvoir, une nouvelle affaire soulève des interrogations sur l’état de la justice comorienne. Cette fois, c’est un enregistrement audio diffusé sur la page Facebook FCBK FM qui fait réagir.
Dans cet audio, on entend la voix d’une femme affirmant avoir versé 200.000 francs comoriens au procureur de la République Abdou Ismael afin d’obtenir la libération de son fils, impliqué dans une affaire de vols de batteries de voiture. Une déclaration qui, si elle est fondée, révèle un grave dysfonctionnement du système judiciaire et un possible cas de corruption active et passive.
Des propos alarmants… mais vérifiables ?
L’audio est clair : la femme raconte comment elle a réuni la somme et à qui elle l’a remise. Le nom du procureur est cité sans détour. Mais rien ne permet à ce stade de confirmer l’authenticité de ses propos ni la réalité du versement.
- S’agit-il d’un témoignage sincère ou d’une mise en scène ?
- La somme a-t-elle réellement été versée au procureur ou à un intermédiaire qui usurperait son identité ?
- Pourquoi cette femme décide-t-elle aujourd’hui de parler ?
Ces questions méritent d’être posées dans un pays où les enregistrements audios et les rumeurs peuvent parfois servir d’arme politique ou de règlement de comptes personnel.
Jusqu’ici, ni le procureur Abdou Ismael, ni le ministère de la Justice, ni le gouvernement n’ont réagi à cette affaire. Aucune enquête officielle n’a été annoncée, et aucun démenti n’a été publié. Ce silence, dans un contexte déjà tendu par les poursuites liées à l’affaire Bachar, peut être perçu comme une forme d’indifférence ou de gêne face à des accusations graves.
Dans sa publication, FCBK FM commente : « Voilà comment notre justice est transformée en épicerie par nos magistrats. » Une phrase qui illustre bien le désenchantement populaire vis-à-vis d’une justice perçue comme accessible… à ceux qui ont les moyens de payer.
Si les faits sont avérés, cette affaire serait un nouveau coup porté à la crédibilité des institutions judiciaires. Et si, à l’inverse, il s’avère que l’audio a été manipulé ou diffusé à des fins de déstabilisation, cela montrerait combien les tensions actuelles rendent l’espace public vulnérable aux manipulations.
IBM
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