Sur la plage de Mitsamiouli, au nord de la Grande-Comore, les vagues ont ramené un drame humain, mais aussi un élan de compassion.
Une embarcation transportant plusieurs migrants, principalement originaires de la République démocratique du Congo, a accosté sur le rivage vendredi dernier. Les passagers, épuisés, pensaient avoir atteint Mayotte, mais c’est bien à Mitsamiouli qu’ils ont touché terre, après plusieurs jours de traversée en mer.
“Ils sont fatigués, affamés… ce sont des êtres humains”
Parmi les premiers témoins sur place, Amina, une habitante du village, a raconté la scène d’une voix émue :
“Quand j’ai vu ces jeunes tomber sur le sable, j’ai pleuré. Ils étaient fatigués, affamés, ils n’avaient plus de force. Ce sont des êtres humains, pas des étrangers à rejeter. Il faut les aider.”
Son appel à la solidarité s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux, où plusieurs vidéos montrent les habitants apportant de l’eau, de la nourriture et des vêtements secs. “On ne pouvait pas rester les bras croisés”, poursuit Amina. “Aujourd’hui c’est eux, demain ça peut être nos enfants perdus quelque part.”
Une solidarité spontanée dans tout le village
Alertés par les habitants, les secours et le personnel médical de l’hôpital de Mitsamiouli sont rapidement intervenus. Plusieurs migrants ont été pris en charge pour des soins d’urgence.
Les villageois, eux, ont continué à se relayer pour leur apporter du soutien. Des femmes ont préparé des repas, des jeunes ont aidé à transporter les blessés, et des pêcheurs ont sécurisé les restes de l’embarcation.
“On n’a pas grand-chose, mais on partage le peu qu’on a,” confie un autre habitant. “Ces gens ont traversé l’enfer pour chercher une vie meilleure. On ne pouvait pas les laisser seuls.”
Un voyage d’espoir qui s’est terminé en désillusion
Selon plusieurs pages locales (Habariza Comores, Le Matin des Comores, Twamaya Infos), les migrants auraient été trompés par des passeurs leur promettant une arrivée directe à Mayotte. Après plusieurs jours de mer, ils ont finalement débarqué sur la mauvaise île, croyant voir les côtes françaises.
Ce type de confusion n’est pas rare dans les traversées clandestines : la distance entre Anjouan et Mayotte n’excède pas 70 kilomètres, mais les courants, les vents et le manque de repères rendent la navigation dangereuse.
Un silence officiel, mais une émotion nationale
Aucune réaction officielle n’a encore été publiée par les autorités comoriennes.
Mais sur les réseaux sociaux, la scène a provoqué une vague d’émotion. De nombreux internautes ont relayé les images et salué la réaction exemplaire de la population.
“Ce qui s’est passé à Mitsamiouli montre que l’humanité existe encore aux Comores,” écrit un internaute. “Merci à cette femme qui a levé la voix pour rappeler que la mer ne sépare pas les hommes, elle les relie.”
ANTUF Chaharane


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