
New York, septembre 2025 – À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le président comorien Azali Assoumani a prononcé un discours marqué par une tonalité ferme et revendicative. Fidèle à la position historique de l’Union des Comores, il a réaffirmé avec force la souveraineté des Comores sur Mayotte, tout en élargissant son propos à des enjeux internationaux, notamment la question palestinienne.
Mayotte : « une occupation qui n’a que trop duré »
Azali Assoumani a consacré une large partie de son allocution à la question de Mayotte, qu’il a qualifiée d’« île comorienne sous occupation française ». Pour le chef de l’État, le différend entre Moroni et Paris n’est pas seulement un contentieux bilatéral, mais un problème de droit international et de décolonisation inachevée.
Le président comorien a dénoncé les conséquences humaines de cette situation : des milliers de morts dans le bras de mer séparant Mayotte du reste de l’archipel, conséquence des politiques migratoires et sécuritaires françaises. Il a également alerté sur les projets de militarisation de l’île, déclarant qu’« une base navale à Mayotte serait une menace pour la stabilité de la région ».
En appelant l’ONU à assumer pleinement son rôle, Azali Assoumani a exhorté la communauté internationale à soutenir une solution juste et conforme aux résolutions onusiennes, rappelant que l’ensemble des îles de l’archipel des Comores, y compris Mayotte, sont reconnues comme une seule et même entité souveraine.
La Palestine : une question de justice universelle
Sans détour, le président comorien a également évoqué la situation au Proche-Orient, dénonçant la guerre à Gaza et les violences subies par les civils. Il a qualifié la réponse militaire disproportionnée d’« acte de génocide » et insisté sur l’urgence d’une solution politique.
L’Union des Comores, a-t-il rappelé, soutient résolument la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. Selon lui, la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien « n’est pas un cadeau au Hamas, mais une exigence de justice et de paix ».
Une voix forte du Sud global
Par ce discours, Azali Assoumani a cherché à positionner les Comores non seulement comme défenseur de sa propre intégrité territoriale, mais aussi comme acteur solidaire des causes universelles de justice.
Entre l’appel à régler définitivement la question de Mayotte et le soutien sans faille à la Palestine, le président comorien a rappelé que, pour son pays, le respect du droit international reste le socle d’un ordre mondial véritablement équitable.
Said Hassan Oumouri
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