À Foumbouni, chef-lieu de la région de Badjini, plusieurs jeunes accusés de vol de chèvres ont été arrêtés par la population avant d’être exhibés dans les rues du village. Sur les images qui circulent, on aperçoit trois jeunes hommes, torse nu, le corps recouvert d’une substance noire, attachés et portant autour du cou des objets en plastique, entourés d’une foule venue assister à la scène.
Cette mise en scène, présentée comme une sanction traditionnelle, a suscité de vives réactions dans la communauté. Si certains y voient une manière dissuasive de lutter contre la recrudescence des vols dans la région, d’autres dénoncent une forme de justice populaire contraire aux lois du pays.
Rappelons que dans l’ordre juridique comorien, le vol — qu’il s’agisse de bétail ou d’autres biens — constitue une infraction passible de poursuites conformément au Code pénal. Seuls les tribunaux sont habilités à juger et sanctionner les auteurs de tels actes.
Les autorités locales sont appelées à intervenir pour rappeler que nul n’a le droit de se faire justice soi-même. Les pratiques de châtiment public, aussi symboliques soient-elles, fragilisent l’État de droit et peuvent conduire à des dérives plus graves.
IBM


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