
Lors d’une visite à Mayotte, Emmanuel Macron a fait face à des interrogations sur la gestion du cyclone Chido, qui a causé des dégâts importants sur l’île. Visiblement agacé, le président a perdu son sang-froid en répondant de manière véhémente, s’adressant aux Mahorais pour les sermonner sur leur attitude, qu’il jugeait ingrate envers la France.
Alors qu’il défendait l’intervention de l’État face aux catastrophes naturelles, le président a déclaré :
« On est foutu parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois dans des problèmes. Quel est le territoire autre dans cette région qui livre de l’eau, du fret, des soignants comme on le fait ici ? »
Cette sortie inattendue, visant à souligner le soutien logistique et médical apporté par la France à Mayotte, a suscité des réactions mitigées parmi les Mahorais.
Les propos du président ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, générant des commentaires variés. Certains ont salué la franchise du chef de l’État, tandis que d’autres ont dénoncé un ton jugé méprisant et déconnecté.
@L : « Il oublie que Mayotte est française. Quel racisme, il est complètement déconnecté. »
@F : « Il a perdu son sang-froid. Un président ne doit pas réagir de cette façon. »
Ces réactions mettent en lumière un sentiment partagé : d’un côté, la reconnaissance du soutien logistique apporté par la France ; de l’autre, une critique du discours perçu comme condescendant, voire paternaliste.
Le cyclone Chido, au-delà des dégâts matériels, a ravivé un débat récurrent sur la relation entre la France et Mayotte. Bien que l’île soit un département français depuis 2011, nombre de ses habitants ressentent un manque de reconnaissance et de respect de la part de l’État. Ce sentiment est accentué par les difficultés socio-économiques et les enjeux migratoires auxquels le territoire est confronté.
Le discours d’Emmanuel Macron, censé renforcer les liens avec les habitants, a finalement révélé une fracture : comment concilier l’aide apportée par l’État avec le respect de la dignité et des spécificités locales ?
Si le président voulait marquer les esprits, il a réussi. Cependant, ce moment de tension pourrait laisser des traces dans l’opinion publique à Mayotte, où le sentiment d’être mal compris par Paris est déjà bien ancré. Alors que l’île peine à se relever du cyclone Chido, cette controverse risque d’ajouter une couche de complexité aux relations entre le territoire et le pouvoir central.
L’incident soulève une question essentielle : comment établir un dialogue respectueux et constructif entre l’État et ses territoires ultramarins, en particulier dans des moments de crise ? Le débat est ouvert.
Said Hassan Oumouri
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