
Le mois de décembre est une période cruciale pour les Comores. Les Comoriens de la diaspora affluent au pays pour participer à des festivités, notamment des mariages, et contribuent massivement à l’économie locale en dépensant leurs économies dans les commerces et services. Pourtant, cette période, censée être synonyme d’activité et de prospérité, est une fois de plus marquée par des pénuries et des coupures d’électricité, révélant l’incapacité chronique de l’État à planifier et gérer les besoins du pays.
Depuis le début du mois, les pénuries de produits de première nécessité se multiplient. Le sel, le sucre, et d’autres denrées indispensables sont introuvables dans les supermarchés. Les étagères vides sont devenues une scène familière pour les consommateurs comoriens. Ce problème, bien qu’il se répète chaque année, semble toujours prendre les autorités par surprise.
Les coupures d’électricité, quant à elles, paralysent le pays et aggravent la situation. Alors que les besoins augmentent en raison de la présence accrue de vacanciers et des festivités, le réseau électrique est incapable de répondre à la demande. Ces pannes fréquentes affectent les commerces, les ménages, et même les infrastructures essentielles comme les hôpitaux.
Ces crises récurrentes soulèvent des questions fondamentales sur la gouvernance aux Comores. Comment est-il possible que les dirigeants n’arrivent pas à prévoir et à planifier des événements qui sont pourtant connus et attendus chaque année ? La diaspora comorienne, qui représente une manne économique essentielle pour le pays, devrait être accueillie dans des conditions favorables pour maximiser son impact positif sur l’économie locale.
Pourtant, les solutions apportées par les autorités restent toujours dans l’urgence. Rien n’est anticipé, et les mêmes problèmes ressurgissent année après année. La gestion en mode « crise permanente » semble être la norme, au détriment du développement durable et de la satisfaction des besoins fondamentaux de la population.
Le mois de décembre est une opportunité économique majeure pour les Comores. L’argent injecté par la diaspora est vital pour de nombreux secteurs, du commerce à l’artisanat. Cependant, l’incapacité à assurer un approvisionnement de base et des services essentiels limite l’impact positif de cette manne financière.
Ces pénuries et ces coupures ne sont pas seulement un désagrément pour les consommateurs, elles reflètent une mauvaise gestion chronique qui affecte la crédibilité des institutions et la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. Alors que les vacanciers sont censés apporter une dynamique économique, ils repartent souvent frustrés, avec une image négative de la gestion du pays.
La planification et la prévision ne sont pas des concepts complexes. Pourtant, elles semblent échapper aux dirigeants comoriens, qui agissent comme si les crises étaient imprévisibles. Une gouvernance responsable nécessite d’identifier les périodes de forte demande, de s’y préparer, et de mettre en place des solutions durables pour éviter les pénuries et les interruptions de services.
Le mois de décembre, avec son afflux de vacanciers et ses dépenses accrues, devrait être une priorité stratégique pour le gouvernement. Il est temps de se demander pourquoi les autorités échouent systématiquement à répondre à ces défis prévisibles et récurrents. Les Comoriens, qu’ils soient locaux ou de la diaspora, méritent mieux qu’une gestion de crise perpétuelle et un manque flagrant de vision.
Les dirigeants comoriens doivent cesser de traiter les problèmes comme des surprises et commencer à travailler sur des solutions structurelles. La confiance de la population et de la diaspora est en jeu, tout comme l’avenir économique et social des Comores. Si rien ne change, ces pénuries et ces problèmes d’électricité continueront à ternir l’image du pays et à freiner son développement.
ANTUF Chaharane
Réagissez à cet article