
Nous, collectif des organisations de la société civile Comorienne, avons le regret de constater que les libertés individuelles consacrées par la constitution et les lois de la République ne sont pas respectées par les autorités publiques. Nous exprimons de plus notre inquiétude sur l’attitude de la justice Comorienne qui constitue le seul recours des citoyens en cas d’abus d’autorités et qui, il faut le dire, fait preuve de partialité dans l’interpellation et des jugements des citoyens.
Les organisations de la société civile Comorienne tiennent à rappeler un certain nombre de faits qui fonde son inquiétude et la nécessité ressentie de diffuser ce communiqué.
Le samedi 30 novembre 2019, 13 femmes, deux chauffeurs et un journaliste ont été arrêtés et placés en garde à vue à la gendarmerie de Moroni.
Ces femmes, dont la plupart ont plus de la cinquantaine, ont manifesté pacifiquement pour l’Etat de droit.
Déférés le mardi 3 décembre devant le substitut du procureur du Tribunal de Moroni, ce dernier a libéré les femmes et a inculpé le journaliste Oubeidllah Mchangama pour « troubles à l’ordre public » et « manifestation non autorisée ». C’est ainsi qu’il est placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Moroni.
Face à cette situation, nous, collectif des organisations de la société civile Comorienne, foncièrement attachées à l’exercice des libertés publiques et signataires de la présente déclaration :
• Regrettons vivement l’attitude des autorités publiques interdisant systématiquement les manifestations pacifiques des citoyens ;
• La décision du procureur du Tribunal de Moroni inculpant le journaliste Oubeidllah Mchangama qui ne faisait que son travail ;
Appelons :
– nos acteurs politiques à plus de retenue et de responsabilité dans leurs actions pour préserver la paix et la quiétude sociale, afin de maintenir un environnement favorable au développement du pays ;
Nous, collectif des organisations de la société civile Comorienne, renouvelle son soutien aux femmes qui militent sur leurs droits de manifestation et les journalistes sur leurs libertés d’expression garanties par la constitution de l’Union des Comores.
Moroni le 4 décembre 2019
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