
Le passage du cyclone Chido à Mayotte a provoqué des ravages sans précédent, soulevant une question cruciale pour les Comores : seraient-elles prêtes à affronter un tel phénomène ? Situé dans une zone cyclonique active, l’archipel comorien a 90 % de chance d’être frappé par un cyclone de même intensité dans un avenir proche. Cependant, au-delà de la destruction matérielle et humaine, Chido apparaît comme un miroir symbolique tendu vers les Comores, invitant leurs dirigeants à se regarder en face et à anticiper pour éviter une catastrophe.
En comorien, le nom Chido résonne avec un sens particulier, signifiant littéralement « miroir ». Ce nom prend aujourd’hui une dimension symbolique : n’est-ce pas un signe ? Un avertissement clair pour que les autorités comoriennes se regardent dans le miroir, prennent conscience des lacunes structurelles du pays et se préparent sérieusement à l’éventualité d’une catastrophe naturelle d’ampleur similaire.
Ce miroir qu’est Chido renvoie l’image d’une gouvernance marquée par :
L’improvisation face aux crises,
Une non-anticipation chronique,
Des infrastructures insuffisantes et précaires.
Les Comores, malgré une exposition avérée aux cyclones, souffrent encore de nombreux problèmes structurels :
Systèmes de santé défaillants : hôpitaux vétustes et sous-équipés, incapables de prendre en charge des urgences de masse.
Manque d’infrastructures essentielles : routes impraticables, absence de centres d’évacuation, et un accès limité à l’électricité et à l’eau potable.
Pauvreté généralisée : près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, rendant impossible toute préparation individuelle face à une catastrophe.
Ces défaillances ne sont pas nouvelles, mais le nom de Chido vient rappeler aux autorités et à la population l’urgence de l’action. Un cyclone comme Chido frapperait encore plus durement les Comores, où les populations vulnérables subiraient des pertes humaines et matérielles colossales.
Les Comoriens, connus pour leur résilience et leur patience face aux défaillances structurelles, pourraient être mis en danger par leur propre passivité. Cette patience silencieuse, pourtant admirable, devient un risque lorsqu’il s’agit d’anticiper une catastrophe :
Sans pression citoyenne, les dirigeants comoriens risquent de continuer à improviser plutôt qu’à anticiper.
Le cyclone Chido, en miroir symbolique, rappelle aux Comores que le futur peut être tragiquement prévisible. L’invitation est claire :
Se regarder dans le miroir et admettre les défaillances actuelles.
Renforcer les infrastructures anti-cycloniques.
Élaborer des plans d’urgence réalistes avec des exercices réguliers pour préparer la population.
Sensibiliser les citoyens à la nécessité d’être acteurs de leur propre sécurité.
Le nom de Chido n’est pas qu’une coïncidence linguistique : c’est un symbole puissant. Les Comores doivent saisir cette opportunité pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Anticiper, se préparer et agir : ce sont les clés pour éviter qu’un tel désastre ne frappe l’archipel avec la même violence.
Chido, ce miroir tendu, rappelle aux Comores que le manque d’anticipation peut coûter des milliers de vies dans un futur aussi certain qu’imminent.
ANTUF Chaharane
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