
Le 15 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé Mayotte, causant des dégâts matériels considérables et plongeant des milliers de familles dans une situation critique. En réponse à cette catastrophe, la Région Réunion a voté, lors de la Commission Permanente du 18 décembre, une aide d’urgence d’un montant total de 1 million d’euros. Cependant, cette décision suscite des réactions contrastées au sein de la population réunionnaise.
Sous la présidence d’Huguette Bello, la Région a décidé d’apporter une assistance immédiate aux sinistrés de Mayotte en allouant 500 000 euros à la Plateforme d’Intervention Régionale de l’Océan Indien (PIROI). Cette somme permettra notamment de distribuer des abris d’urgence, de l’eau potable et des équipements d’assainissement. Environ 10 000 personnes bénéficieront de ces mesures, incluant l’installation d’un hôpital modulaire pour les soins de santé.
Les 500 000 euros restants serviront à financer des actions de post-urgence, comme la reconstruction et la relance économique. Un soutien aux artisans réunionnais volontaires pour participer à ces efforts est également envisagé, tout comme des initiatives de la société civile, à l’image d’une soirée culturelle organisée par l’association Ankraké.
Si l’initiative régionale reflète un élan de solidarité envers Mayotte, elle ne fait pas l’unanimité. Plusieurs voix réunionnaises se sont élevées pour critiquer cette décision, soulignant les difficultés économiques et sociales persistantes sur l’île de La Réunion.
Dans des publications relayées sur les réseaux sociaux, certains internautes déplorent que cette aide soit octroyée alors que « 2 000 Réunionnais vivent dans leur voiture avec leurs enfants » et que « des mères de famille doivent demander de l’aide sur les réseaux sociaux pour nourrir leurs enfants en bas âge ». Ces témoignages pointent également du doigt le manque de logements sociaux et la hausse des prix qui affectent directement les habitants les plus précaires.
Un autre internaute s’interroge : « Comment peut-on aider ailleurs quand on n’est pas capable de prendre en charge nos propres SDF ? » Ces critiques reflètent un sentiment de frustration face à ce qui est perçu comme une gestion inéquitable des ressources régionales.
Face à ces réactions, la Région défend sa politique de co-développement, visant à renforcer les liens entre les îles de l’océan Indien. « Mayotte est confrontée à une situation dramatique qui exige des efforts collectifs », rappelle un communiqué officiel. Cependant, pour de nombreux Réunionnais en difficulté, cette approche reste difficile à accepter tant que leurs propres problèmes demeurent sans réponse.
Misbah Said
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