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Ponction de 10% : «Il s’agit d’un élan de solidarité nationale envers ceux qui ont tout perdu»

Le gouvernement comorien, suite à un conseil des ministres tenu le vendredi dernier et devant l’ampleur des dégâts causés par le cyclone Kenneth, a pris la décision de ponctionner 10% sur tous les salaires des fonctionnaires et des agents des sociétés d’État. Certaines personnes ne digèrent pas cette mesure raison pour laquelle, dans ces trois questions à…, le porte-parole de Beit-salam, Mohamed Issimaila, est revenu sur la pertinence d’une telle décision et parle «d’une aide collective en faveurs des personnes les plus impactées par la catastrophe naturelle».

Après le passage du cyclone Kenneth et l’ampleur des dégâts, le président de l’Union a pris la décision de ponctionner 10% des salaires des fonctionnaires et agents des sociétés d’État. Une décision qui a du mal à passer. Quelle est votre réaction par rapport à cette incompréhension ?

Cette décision a été prise à la suite d’une catastrophe naturelle qui a touché directement ou indirectement tous les Comoriens. Nous devons comprendre que ce chiffre de 10% ponctionné sur les salaires équivaut à 240 millions, loin de régler ne serait-ce que les problèmes répertoriés par la Sonelec. En vérité, il s’agit ici d’un devoir moral qui consiste à ce que les salariés aident le pays à se relever de cette catastrophe. Nous sommes face à une situation d’extrême urgence et des décisions devaient être prises ne serait-ce que par rapport aux 600 millions que la Sonelec attend pour se remettre des dégâts afin d’éviter la perspective d’un Ramadan sans électricité.
Encore une fois, il est question d’une aide collective mais quiconque ne veut pas participer à cet élan de solidarité, peut le signifier. La question qui se pose, est-ce qu’il y a un Comorien qui ne voudrait pas aider son pays en pareille circonstance. Certains ont tout perdu, que ce soient les habitations, les cultures, entre autres. Avant d’attendre des aides extérieures, au regard de l’extrême urgence de la situation, tous les salaires seront ponctionnés de 10% pour le mois de mars et les superstructures le seront également pour avril. Un compte bancaire est ouvert à la banque centrale des Comores et quiconque veut participer à l’effort national, doit passer par ce compte que ce soit les Ong, les particuliers, les partenaires, les pays amis. Je tiens à préciser que ceux qui ont déjà perçu le salaire de mars seront ponctionnés le mois suivant.

Certains se montrent réticents à l’idée de ponctionner leur salaire au motif que cette manne financière ne serait pas bénéficiée par les plus nécessiteux. Comment peux-t-on donner des garanties quant à la gestion de cet argent ?

L’argent et la gestion sont deux questions différentes. C’est facile de parler de mauvaise gestion mais on ne dit jamais comment et qui en est responsable. Il faut savoir que nous sommes dans une dynamique de changement. La preuve, certaines hautes autorités sont emprisonnées pour une mauvaise gestion des deniers publics. Un compte a été ouvert et les gestionnaires de ce compte seront connus. Il ne faudra pas venir affirmer que l’argent s’est volatilisé. Il sera question de dire comment et qui en est l’auteur de la mauvaise gestion avec des certitudes et des preuves à l’appui.

L’on parle également du budget qui prévoit 1,067 milliard pour les catastrophes naturelles mais aussi la question de la légalité de la décision prise par le gouvernement. Que pouvez-vous répondre sur ces deux points ?

S’agissant du budget et de la somme que vous venez d’évoquer, bien que je ne sois pas un expert dans ce domaine, je pense que depuis 1975, il y a toujours eu un décalage budgétaire entre les prévisions et les réalisations. Cette somme évoquée, je ne suis pas en mesure de savoir si elle existe en réalité ou si elle a été seulement mentionnée. Aussi loin que je me souvienne, on a toujours eu un budget déficitaire. Dans les meilleurs des cas, nous atteignons 50% des prévisions. Si je ne me trompe pas, on a jamais eu un budget équilibré n’en parlons plus d’un budget excédentaire. En ce qui concerne la légalité de la décision, on peut toujours en discuter. Personne n’oserait affirmer que c’est facile d’être ponctionné sur son salaire mais nous devons prendre en compte la situation actuelle. Quelqu’un qui ne veut pas aider, serait-il content de recevoir une aide ? la question sur la légalité ne répond pas à la nécessité qui veut que tous les Comoriens aident en attendant les autres. Je ne pense pas qu’il y ait des divergences sur l’objet et la pertinence de cette décision. Quant aux modalités, on peut en discuter. Tous les Comoriens sont touchés puisqu’on parle de plus de 100.000 nécessiteux.

Mohamed Youssouf/ Alwatwan

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5 commentaires sur Ponction de 10% : «Il s’agit d’un élan de solidarité nationale envers ceux qui ont tout perdu»

  1. la question n’est pas de ponctionner ou pas ! Mais ces fonctionnaires là ont des salaires de miser. il y’a des fonctionnaires qui sont payé 50 000 fc par mois ou moins que ça. La vie qu’on mène aujourd’hui aux Comores, un salaire de 150 000 fc par mois ne suffit pas une famille de deux personnes n’en parlons plus ceux qui sont payé cinquante mille franc comorien par mois. Donc on se voit déjà que son salaire ne suffit pas, alors pourquoi donner de l’aide alors qu’on en a besoins. Il serai sage de fixer des intervalles de ponction; ceux par exemple qui ont un salaire inférieur à 100 000 fc sont exclut de cette ponction ou des décisions similaires.

  2. Faudrait d’abord baisser signicativement le salaire du président, baisser les prérogatives des ministres. Stopper net la corruption…
    Et on voit après. Ce sera plus crédible

  3. Et celui qui côtise les 10% de son salaire est aussi sinistré,quel est alors son bilan?Répnse: il est doublement sinistré.
    Azali avec son équipe ne veut que sinistrer tout le monde.
    Il y a une loi de finances qui prévoit un budget de l’état spécial pour des catastrophes naturels chaque année.Où est cet argen?
    Nous attendons l’assemblée nationale pour.statuer une telle décision et non le gouvernement.
    D’autre part,il faut évaluer la somme d’argent ncessaire pour une telle aide aux sinistrés.
    Pourquoi Azali ne prend pas son argent qu’il a à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour montrer sa générosité?
    L’ONU a accordé une aide de 13 millions de dollars aux sinistés de Mozqmbique et des Comores.C’est un facteur qui doit obligé Azali de faire le massacre aux petits fonctionnaires.
    Azali est un véritable criminel car il ne veut que sinistrer le peuple comorien.

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