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Nouveau gouvernement : Fahmi Saïd Ibrahim et Soillih Mohamed Soilih s’expriment

 

Fahmi Saïd Ibrahim et Soillih Mohamed Soilih, tous deux figures politiques de premier plan, partagent leurs opinions sur le nouveau gouvernement. Leurs avis, rapportés par nos confrères d’Alwatwan, sont loin d’être tendres envers la nouvelle équipe gouvernementale.

Fahmi Saïd Ibrahim :

« Je n’ai pas à porter un jugement sur le choix du chef de l’État à propos de ses collaborateurs. La constitution lui donne le loisir de choisir qui il souhaite pour l’aider à mettre en application sa politique. En soi, le rajeunissement des dirigeants est une bonne chose. Ce qui est dommage dans notre pays, c’est que nous ne commençons pas par le commencement. Les jeunes devraient se frotter au peuple et obtenir la légitimité populaire avant de pouvoir accéder à des postes politiques. Il faut faire de la politique même en étant jeune pour accéder à un poste éminemment politique. Dans l’absolu, la jeunesse n’est pas une qualité et l’âge avancé n’est pas forcément un défaut. Les qualités d’un homme politique doivent être reconnues par ses qualités d’homme d’abord, mais aussi par l’obtention de la légitimité populaire. Autrement, les ministres ne seront que de simples collaborateurs exécutants et il n’y aura pas de fusibles. Le président restera le seul responsable politique de la réussite ou de l’échec de sa politique. En tout cas, je leur souhaite bonne chance dans leurs nouvelles fonctions, parce que s’ils réussissent, c’est le pays qui gagnera. Autrement, le pays continuera à s’enfoncer. Bonne chance à eux. »

Soillih Mohamed Soilih :

« Un «rajeunissement» en politique n’est pas une condition ni de réussite ni d’échec. D’une part, le talent ne dépend pas de l’âge et d’autre part, toute gouvernance suppose de l’expérience. Que l’on prenne les cas de pays bien lotis comme le Canada et la France, on ne peut que constater que tout projet humain nécessite du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Ceci étant, en politique, il ne s’agit pas seulement de la carrière d’individualités mais davantage de la capacité à répondre aux aspirations d’une nation et à réaliser les rêves d’un peuple avec audace certes, mais aussi avec sagesse (hikma), convictions et foi (imani).

Dans notre histoire compliquée, Said Mohamed Cheikh a lancé la génération Taki-Mouzaoir dont une partie se retourna contre lui. Ali Soilih alla plus loin encore et ce fut vécu comme une dictature. Djohar essaya et la démocratie prit l’allure d’une instabilité gouvernementale permanente. Cette fois, on a l’impression qu’Azali ne songe qu’à tracer un boulevard aux siens, en l’occurrence son fils après son neveu. Mais, en Égypte, comme en Libye, au Mali et ailleurs, on sait comment ont fini de telles expériences. Chez nous, Ahmed Abdallah avait rêvé pour Nassuf Ahmed Abdallah (devenu Vp à l’Assemblée Nationale) et Djohar avait misé sur ses gendres !

Les critiques de Fahmi Saïd Ibrahim et Soillih Mohamed Soilih, rapportées par nos confrères d’Alwatwan, mettent en lumière des préoccupations profondes sur la légitimité, l’expérience et les dynamiques politiques qui influencent le nouveau gouvernement. Leur scepticisme souligne la complexité et les défis de la gouvernance dans le contexte politique actuel.

ANTUF Chaharane 

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