En ce moment

Lettre ouverte de Achmet au président Azali « Laissez-moi vous dire que les Comoriens sont… »

À l’attention de Monsieur Azali Assoumani,
Colonel, Président, Imam et Grand Timonier de la Convention pour le Renouveau des Comores. Monsieur,

Vous voilà de retour au pays, reportant encore vos innombrables aventures à travers le monde, fabuleuses et d’un comique extravagant et déroutant. Sans aucune gêne, vous déversez sur la toile vos pérégrinations en Angleterre, aux Émirats, en France et pour finir, on y apprend un cambriolage de la présidence. Laissez-moi vous dire que les Comoriens sont las de vos trop nombreuses frasques, de vos voyages dispendieux et de vos éternelles pitreries de mauvais goût. Par vos actions immodérées qui, pour tous, dépassent les limites de l’entendement, vous saisissez violemment les masses laborieuses au collet, et de ce fait, le pays connaît à différents niveaux, diverses crises sans précédent.

Ainsi, beaucoup note le non-respect des libertés fondamentales, le dévoiement des institutions, la dérive sécuritaire, le musellement des voix discordantes, les tensions sociales, le krach économique, la pression fiscale, la flambée des prix, les pénuries multiples, la déliquescence du système de santé, le manque de perspective pour la jeunesse, la recrudescence des crimes, la faillite énergétique, le péril environnemental, et j’en passe et des meilleurs. Pendant ce temps-là, le roi et sa cour dilapident l’argent du bon peuple en plaisirs, voyages et per diem, et tout cela de manière absurde et intolérable. Il y a quelques jours, sans vous soucier réellement de la situation du pays que vous prétendez diriger, vous avez pris l’avion en direction de Glasgow, avec, je dois le dire, une délégation de dandys et de petits-maitres. Une fois sur place, en baragouinant votre discours de trois minutes, vous n’avez fait que figurer à la COP26, puis le reste du temps, vous avez fait des selfies et summum du ridicule dans tout ça, vous avez fait le clown une fois encore et pour le coup, cela vous a valu la une du journal « Evening Standard », avec un titre qui parle pour vous : « HISTORY WILL BE OUR JUDGE ». Demandez la traduction, car il est de notoriété publique que vous êtes loin de maitriser la langue de Shakespeare. Mais qu’êtes-vous donc allés chercher là-bas, because ici, c’est un anglicisme, on se demande tous quelle a été objectivement la contribution des Comores sur le point qui concerne la problématique mondiale du réchauffement de la planète et de la transition écologique ? Quand on connaît l’impact néfaste et destructeur du changement climatique sur les petits territoires insulaires comme l’archipel des Comores, on est médusé de voir notre pays à la ramasse sur la question épineuse de l’environnement.

Plus encore, on est sidéré d’apprendre qu’avec vos camarades despotes du continent africain et régisseurs de la société des ambianceurs, vous avez monnayé notre avenir et une fois de plus, vous vous êtes contentés de mendier quelques pièces d’argent pour remplir vos panses et combler votre soif de fortune, avant la disparition de ce monde.
Beaucoup s’interroge et se demande aussi si vous êtes Tintin ? Il est vrai qu’après l’Écosse et l’île noire, avec votre délégation de ganaches, vous avez filé pour de nouvelles aventures à Dubaï, le pays de l’or noir, et vous êtes partis rejoindre une tribu de bélîtres, tel Tintin au Congo. Vous avez lui piètrement à l’exposition universelle, prononcé un discours d’un pathos fuligineux, dépensé des centaines de millions de nos francs pour des selfies et des danses. Alors, une question se pose ici, et elle consiste à s’interroger sur la possibilité d’escompter des retombées positives pour notre pays, lorsque celui-ci manque d’observer le décorum, car aucun investisseur ne se prendrait au piège dans votre bourbier de malfaisants ? Taisons cela, car pour vous, c’est le paraître qui compte. Dare-dare alors, vous avez décollé depuis l’Arabie pour le Forum de Paris sur la paix. Une fois sur place, il fut laborieux de cacher votre surprise quant au programme de ce forum qui prône la bonne gouvernance par le dialogue. Les photos de votre visage rabougri et acariâtre témoignent de votre grande détresse. Pour cette fois, il est clair que votre démesure, ainsi que votre accoutumance à « circuler il n’y a rien à voir », en ont pris un coup fatal. Sans chercher à s’étaler davantage, votre séjour à Paris vous a permis de mesurez combien notre diaspora vous abhorre et pire encore, il se dit que le grand maître vous a remonté les bretelles. Pour comble de malchance, à la Villette, vous avez reçu un cours magistral sur la bonne gouvernance par le dialogue et sur les défis de notre temps. Certains dirigeants et membres de la fraternité vous ont fait la leçon, car contrairement à vous, ils font émerger dans leur environnement, de véritables solutions pour la stabilité et la paix. La communauté internationale vous a enjoint à discuter avec vos opposants et je suis persuadé que cela vous fera changer d’approche dans votre appel au dialogue national inclusif, car actuellement, il n’est rien d’autre qu’un monologue. À ce propos, je trouve bon de questionner tout le monde, et vous en particulier, sur le pourquoi, de cet homme populaire, élu démocratiquement, avec près de 70%, jouissant d’une formidable popularité et légitimité, mais qui malgré tout, ne peut asseoir son régime qu’au travers des privations de libertés et des répressions sanglantes à l’endroit de ce peuple qui le chérit tant ? Inutile de dire que la réponse à cette question est connue.

Mais grâce à cette transition, je vais commenter la forme de votre appel au dialogue, car en vous adressant aux seuls représentants de deux des partis politiques de l’opposition, il est une preuve évidente que vous cherchez à nous diviser. Alors, je voudrais vous dire qu’au nom du peuple souverain et dans son intérêt supérieur, quoi qu’il en coûte, nous consoliderons notre union d’opposants et ferons tous bloc contre vous, car il s’agit de la survie de l’État Comorien. Ainsi, je le dis publiquement, HURY, le mouvement que je représente, appliquera toute son attention à ce qu’il ne puisse y avoir de dialogue possible avec vous, tant qu’il demeurera dans vos geôles et dans vos griffes, un prisonnier politique, ou une personne qui pour des raisons, ou des faits politiques, est privée de liberté, ou encore, a été contrainte à l’exil. Souvenez-vous de cette parole, de sorte qu’il ne soit plus nécessaire, à l’avenir, d’y revenir. Cette fois-ci, votre politique de fait accompli vous mènera droit dans le mur. Quant à l’objectif du dialogue, il est tout aussi insultant pour les Comoriens, que pathétique pour vous. Appeler à un dialogue national, pour parler d’élections en 2024, démontre clairement que vous n’êtes plus lucide et que la raison vous fait défaut. Pour éviter l’impasse dans laquelle notre pays se trouve aujourd’hui, il aurait fallu tout simplement respecter la Constitution et garantir un bon fonctionnement de nos institutions pendant la durée de votre mandat. Au passage, je tiens à vous rappeler que notre pays dispose déjà d’une loi électorale, cependant, vous ne l’avez jamais respectée. Nul doute également que bientôt, vous ferez adopter une loi d’amnistie pour ne pas avoir à répondre de vos crimes. Sachez que toute loi à ce sujet sera abrogée et toute prescription proscrite dans votre cas et dans celui de tous les dignitaires de votre régime.

Tôt ou tard, vous serez poursuivis devant les tribunaux pour haute trahison, atteinte à l’unité de la nation, à la liberté des Comoriens, actes de tortures, meurtres et détournement de fonds publics. Je suis convaincu que ce jour-là, la justice des Hommes s’abattra sur vous, en attendant le châtiment que Dieu vous réserve.

Achmet Said Mohamed

Achmet Said Mohamed
Ancien Doyen de la Faculté des Sciences de l’UDC
Président du Parti Hury
Candidat aux élections présidentielles de mars 2018

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!