L’opposition comorienne a finalement décidé de boycotter les élections législatives prévues pour 2025. Cette décision découle de longues discussions avec le ministère de l’Intérieur des Comores, discussions qui n’ont pas permis d’aboutir à un consensus sur la participation électorale. Pourtant, cette position n’est pas unanime au sein des opposants, et des fissures importantes se dessinent.
Un boycott majoritaire mais controversé
La majorité des membres de l’opposition a opté pour une stratégie de non-participation, arguant d’un manque de transparence et d’équité dans le processus électoral. Cependant, certaines figures politiques, comme Maître Fahmi Saïd Ibrahim, ont décidé de se porter candidats malgré les réserves exprimées par leurs pairs. Pour Maître Fahmi, « le combat politique doit se mener lors des élections, même si les dés semblent pipés. » Il estime que participer, c’est revendiquer son droit de victoire ou assumer sa défaite, mais surtout ne pas rester spectateur.
Tensions internes et attaques publique
Cette divergence de stratégie a provoqué des tensions au sein même de l’opposition. Maître Fahmi, candidat dans la région d’Itsandra, a fait l’objet de critiques acerbes, notamment de la part de Sidi, un autre membre du mouvement Juwa. Les attaques, qui se sont déroulées sur la place publique, témoignent d’une fracture profonde au sein de cette coalition politique. Cette rivalité interne soulève des questions sur la cohésion et l’efficacité de l’opposition dans sa lutte contre le pouvoir en place.
Un manque de stratégie dénoncé
Face à cette situation, certains observateurs pointent du doigt une opposition désorganisée et dépourvue de véritable stratégie politique. Lors de son analyse sur les ondes de FCBK-FM, le journaliste Oubedillah Mchangama a critiqué l’attitude passive de l’opposition, soulignant qu’elle « parle beaucoup mais agit peu. » Il a notamment rappelé les échecs des dernières élections présidentielles, où les promesses d’actions fortes se sont révélées sans suite.
Une opposition à la croisée des chemins
Cette fragmentation interne et ce manque de vision claire mettent en lumière les défis auxquels l’opposition comorienne est confrontée. Entre ceux qui prônent le boycott et ceux qui choisissent de participer pour faire entendre leur voix, l’opposition semble plus divisée que jamais. Une chose est sûre : sans unité ni plan d’action concret, sa capacité à peser sur l’échiquier politique comorien reste limitée.
Le futur proche montrera si ces fractures peuvent être surmontées ou si elles condamneront l’opposition à l’impuissance face aux enjeux politiques des Comores.
ANTUF Chaharane
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