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Comparution imminente de Saïd Larifou et Guito Narayanin dans une affaire de subornation de témoin

Mayotte. Saïd Larifou, ancien avocat inscrit aux barreaux de Saint-Pierre et de Paris, comparaîtra en tant que prévenu aux côtés de Guito Narayanin dans l’affaire de l’agression d’Emma Buttet, collaboratrice de Sylvie Sevin, en septembre 2015. Saïd Larifou est poursuivi pour subornation de témoin, puisqu’il était initialement intervenu dans la procédure en tant qu’avocat des quatre agresseurs.

Cela fait longtemps que Saïd Larifou, autrefois une figure importante du milieu juridique local, ne fait plus la une des journaux. Depuis 2019, pour être précis, lorsque s’est conclue une décennie de démêlés personnels avec la justice, impliquant des affaires peu glorieuses telles que la faillite, la liquidation de son cabinet d’avocats avec une dette de 600 000 euros, dissimulation d’actifs, abus et non-paiement de 250 000 euros à la Caisse nationale des barreaux.

Saïd Larifou avait anticipé ces revers et s’était inscrit au barreau de Moroni dès 2015, se tournant vers un engagement politique aventureux en tant qu’opposant et prétendant à la plus haute fonction judiciaire. Exilé à Paris en raison de relations tendues avec le président comorien actuel, Azali Assoumani, qui l’avait déjà arrêté en septembre 2003 pour atteinte à la sécurité nationale, Saïd Larifou avait maintenu une certaine distance avec les Comores. Même si le président Azali, successeur du chef de l’État sénégalais Macky Sall à la tête de l’Union africaine, a récemment invité les personnalités politiques comoriennes en exil à rentrer au pays, il n’a pas offert d’immunité générale à ces potentiels revenants.

Cependant, ces charges n’ont pas empêché Saïd Larifou de pratiquer le droit à travers l’Afrique et de poursuivre une carrière d’activiste panafricain, en tant que président de l’ONG Waraba d’Afrique (Paris) et de la Coordination contre l’esclavage et ses séquelles (C.C.E.S).

Depuis mars dernier, depuis Paris, Me Larifou agit en tant qu’avocat pour l’un des opposants du président Macky Sall lors de l’élection présidentielle sénégalaise de 2024, Ousmane Sonko. Sonko est un opposant très actif, quelque peu révolutionnaire voire séditieux. Me Larifou a l’avantage de le défendre aux côtés de l’avocat vibrant et « révolutionnaire » Juan Branco, expulsé du Sénégal dès son arrivée le 30 mars dernier.

Il convient de souligner que le client de Me Larifou, Ousmane Sonko, a eu l’audace d’échapper à de graves accusations criminelles, ce qui a conduit la Chambre criminelle du tribunal de Dakar à réclamer une peine de dix ans de réclusion à son encontre.

Soibah Said

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